Critique | Livres

Jonathan Tropper – Une dernière chose avant de partir

Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

ROMAN | Silver est un raté. De tous les points de vue, y compris le sien, c’est l’échec qui s’impose.

Jonathan Tropper - Une dernière chose avant de partir

Il a foiré sa carrière (un hit avec son groupe de rock, puis plus rien), il a échoué dans son mariage (avec la jolie Denise, prête à se remarier), il a viandé son rôle de père (Casey a 18 ans, et le connaît à peine). Il vit dans une résidence de quadras ratés et divorcés comme lui. « Alors ouais, il est devenu ce gros type qui sent le talc et empeste l’Eau de Cologne, celui qui s’attable seul chez Many’s Famous Pizza et macule de traces grasses le livre qu’il fait semblant de lire en surveillant du coin de l’oeil les jolies filles qui entrent. » Un loser, donc, qui a déjà choisi son épitaphe –« C’est quoi, ce bordel? », et qui ne se rattrape pas, même quand tout bascule: lorsque sa fille lui annonce qu’elle est enceinte, il ne trouve rien d’autre à dire que: « Tu veux une glace? » Et au moment d’apprendre qu’il va mourir s’il ne se fait pas opérer, il préfère dresser une liste: « Devenir un meilleur père. Devenir adulte. Tomber amoureux. Mourir. » Et évidemment, il va à peu près tout foirer.

Tragiquement drôle et comiquement dramatique, le dernier roman -le cinquième, déjà- à nous parvenir de l’Américain Jonathan Tropper est une petite perle douce-amère, où le sens de la vie se cache derrière la vanne, les bons mots et une galerie de personnages, tous hilarants et émouvants. Les jeunes quadras s’y retrouveront (courage, les gars), les futurs cinéphiles aussi: J.J. Abrams a acheté les droits pour en tirer sa première comédie dramatique, et sans doute un futur film à Oscars.

UNE DERNIÈRE CHOSE AVANT DE PARTIR DE JONATHAN TROPPER, ÉDITIONS FLEUVE NOIR, TRADUIT DE L’ANGLAIS (USA) PAR CHRISTINE BARBASTE, 334 PAGES.

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