Irréparable

Il est de ces moments dans la vie où on a le droit de faire n’importe quoi.

De Karin Slaughter, Éditions Grasset, Traduit de l’anglais, 381 pages.

La belle et bourgeoise Abigail, par exemple, n’aura pas trop de soucis à se faire, bien qu’elle vienne d’étrangler un homme dans sa villa d’Atlanta. Un homme qu’elle a découvert il est vrai penché sur le corps ensanglanté et défiguré de sa fille, avec du sang et un couteau dans les mains… Sous le coup de l’émotion, on en tuerait pour moins que ça, et il faudrait vraiment être dans un polar grand public ou dans une série de 3e partie de soirée sur TF1 pour y voir autre chose que ça, un voleur violeur pris sur le fait… C’est pourtant ce que va découvrir, premier twist parmi tant d’autres, l’inspecteur Will Trent du  » Georgia Bureau of Investigation  » flanqué de la fliquette du coin: le cadavre n’est pas celui que l’on croit, le meurtrier non plus. Celui-là sera plutôt à trouver du côté des professeurs pédophiles et des souvenirs d’orphelinat. A trouver vite en tout cas: si le cadavre n’est pas le bon, une jeune fille manque donc à l’appel… Difficile d’en écrire plus sans dévoiler ce qui fait le (seul) sel des thrillers de Slaughter: ses rebondissements, effectivement rondement menés. Dans le genre, l’auteure est redoutable et parvient à nous surprendre -ça devient rare. Par contre, au fil des pages, on en vient à vouloir pendre le type qui a écrit Le thriller en 10 leçons et qui l’a balancé dans tous les cours d’écriture dont sont si friands nos amis américains. Le dernier opus de Karin Slaughter est efficace et soigneusement écrit… comme 30 autres dans l’année. L’originalité n’est donc pas le propos, et on revient aux séries policières de 3e partie de soirée: il en existe des bonnes.

O.V.V.

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