François Mitterrand, homme de lettres

François Mitterrand © Belga
Aurélien David Stagiaire

L’ancien président français, qui aurait eu 100 ans aujourd’hui, est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages, faisant aussi bien dans la chronique que dans l’essai, voire la poésie.

« À mon avis, ce que peut faire de mieux un président de la République, c’est encore devenir écrivain. » Cette phrase de Georges Brassens, beaucoup d’entre eux l’ont mis en application (mais pas forcément dans ce même ordre): Charles de Gaulle a publié, entre autres, ses mémoires de guerre, Georges Pompidou une anthologie de la poésie française et Valéry Giscard d’Estaing est académicien français depuis 2003. François Mitterrand, à son tour, a lui aussi souvent pris la plume. Ce grand amateur de littérature, homme cultivé, était par ailleurs capable d’analyse pertinente d’une oeuvre littéraire. Si on a pu récemment (re)découvrir son talent littéraire à travers la publication des lettres d’amour qu’il adressait à Anne Pingeot, il mit principalement cette qualité au service de ses idées et ambitions politiques. Voici quelques ouvrages parmi les plus représentatifs de la variété de ses écrits.

Pluie amie

En 1939, il est sergent au 23e Régiment d’infanterie coloniale. Cette année-là, la France entre en guerre contre l’Allemagne. Le jeune Mitterrand écrit un poème de 90 vers, Pluie amie. Chronologiquement, c’est la première de ses oeuvres connues. C’est aussi son unique écrit en vers qui ait jamais été trouvé.

« Nous rêvions des merveilles

Qu’apporterait demain

Et nous voilà casques au front

Jugulaires sous le menton

Avec nos gousses rêches de pelures kaki »

Le Coup d’État permanent

En 1965, François Mitterrand est opposé au général de Gaulle aux élections présidentielles. Un an plus tôt, il publie Le Coup d’État permanent, un essai critiquant l’exercice du pouvoir de cet adversaire politique. Le livre rencontre un succès considérable et contribue à faire de Mitterrand le candidat de la gauche pour la présidentielle, qu’il perd contre de Gaulle. Il avait, d’une certaine manière, prévu sa défaite, lui qui concluait cet essai par:

« S’attaquer au gaullisme sur le plan de ses actes ne suffit pas car plus qu’une politique le gaullisme est une mythologie (…) on aura peut-être persuadé l’opinion que de Gaulle gouverne mal, on ne l’aura pas convaincue qu’il convient de le remplacer. »

La Paille et le grain

En 1975, alors qu’il a été vaincu une seconde fois aux présidentielles l’année d’avant, il publie un recueil de chroniques rédigées entre 1971 et 1974. Ces textes proviennent en partie de l’hebdomadaire du parti socialiste L’Unité et de différents autres journaux. Il y exprime ses idées, ses positions politiques, mais aussi ses impressions et sensations sur des sujets variés et parfois plus personnels: une balade en forêt, la beauté de la plage en hiver, ou un portrait du poète Pablo Neruda entre autres choses. Il sera, à cette occasion, invité à l’émission Apostrophes de Bernard Pivot, dans laquelle il évoque son rapport à l’écriture. Trois ans plus tard, c’est un nouveau recueil de chroniques qu’il publie. Pour cet ouvrage, L’Abeille et l’architecte, il est une nouvelle fois sur le plateau de Bernard Pivot.

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Mémoire à deux voix

Le 7 mai 1995, François Mitterrand verra un successeur élu président. Le 11 avril de la même année, il publie avec l’écrivain Élie Wiesel l’essai Mémoire à deux voix, sorte de bilan de ses pensées. Les deux auteurs y conversent à propos de leurs expériences, se questionnent et se répondent. Pour Mitterrand, ce livre a pour but de faire le point et d' »ordonner sa vie ». C’est le dernier de ses ouvrages publiés de son vivant: il meurt le 8 janvier 1996.

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