Florence vue par Nicolas de Crécy: suivez le guide!

Le bédéiste Nicolas de Crécy publiait il y a peu sa vision de la ville toscane dans un guide Lonely Planet/Casterman. Une trentaine de ses compositions, agrémentées de quelques originaux, sont exposés à la galerie Champaka à Bruxelles.

Exposition-vente Florence du 11 février au 13 mars 2011.
Galerie Champaka, rue Ernest Allard 27 à 1000 Bruxelles
www.galeriechampaka.com

Florence, Itinéraires, par Nicolas de Crécy, aux éditions Lonely Planet/Casterman

Fruit de la récente collaboration entre Casterman et Lonely Planet, une nouvelle formule de guides de voyage illustrés par quelques grands de la bande dessinée a vu le jour. En marge des « itinéraires » classiques des city guides, les bédéistes prètent leur oeil et jettent leur coup de crayon. Outre le guide de Florence illustré par Nicolas de Crécy, la collection compte notamment un guide de Bruxelles habillé par François Schuiten ou un guide de Venise mis en couleurs par Hugo Pratt.

Nicolas de Crécy, issu d’une famille d’artistes (indice: son frère est un DJ connu et son prénom commence par E…), est d’emblée séduit par l’idée: « J’ai toujours besoin de dessiner à côté de la bande dessinée. Elle entraine des contraintes graphiques qui peuvent devenir pesantes et comme j’ai un grand besoin de dessiner en toute liberté. Si en plus d’un voyage dans une ville que je ne connaissais pas bien, j’ai l’occasion de m’exprimer par un dessin plus libre, je le fais toujours avec plaisir! »

En effet, le dessinateur marseillais n’a pas été choisi pour sa connaissance de la ville, mais bien pour son regard frais qu’il pouvait apporter. « J’ai toujours été estomaqué par la richesse culturelle de l’architecture en Italie du Nord, explique Nicolas de Crécy. C’est une architecture très riche et assez difficile à suggérer par le dessin, il m’a semblé que c’était un exercice intéressant de s’y coller. » Le marseillais a bel et bien réussi à relever le défi, en retranscrivant cette véritable ville-musée tout en lui apportant la nuance de son trait chargé d’émotion.

Musée Galilei © Nicolas de Crécy

Le challenge, c’est aussi d’apporter son univers graphique au guide tout en respectant les contraintes imposées par l’éditeur, le livre restant, in fine, un guide de voyage. « Si je devais dessiner Paris, il est évident que je ne dessinerais ni la Tour Eiffel, ni l’Arc de Triomphe, souligne Nicolas de Crécy. J’aurais voulu aller dans ce sens-là, mais ce n’était pas possible. Pour contourner cela, j’ai essayé de trouver des systèmes graphiques, par exemple le dôme que j’ai mélangé à d’autres éléments, j’en ai fait une composition décalée par rapport au réel, ce qui m’a permis un peu de liberté. » On retrouve en effet dans le guide tous les éléments du Florence « à voir », mais à travers le regard très personnel de l’auteur du Bibendum céleste. Un peu à la manière de David Hockney, que le dessinateur admire pour ses peintures qui ne « travestissent pas la réalité, mais montrent ce qu’il voit ».

Il vous reste un mois pour aller contempler les originaux de Florence (et éventuellement les acquérir) à la galerie Champaka, à deux pas du Sablon. C’est qu’ils valent le détour, nom d’une Triplette!

Kevin Dochain

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