Critique | Livres

Florence Cestac – Le Démon du Soir ou la ménopause héroïque

Vincent Genot
Vincent Genot Rédacteur en chef adjoint Newsroom

TRANCHE DE VIE | Noémie approche de la soixantaine, et le tableau de sa vie n’est pas vraiment rose. Du moins, c’est ce qu’elle pense. Un mari ronchon qui veut manger à heures fixes, un boulot éreintant où les jeunes loups aux dents longues sont nombreux, sans parler des enfants qui ne prennent plus de ses nouvelles, ou seulement quand il s’agit de trouver une baby-sitter gratuite.

Noémie approche de la soixantaine, et le tableau de sa vie n’est pas vraiment rose. Du moins, c’est ce qu’elle pense. Un mari ronchon qui veut manger à heures fixes, un boulot éreintant où les jeunes loups aux dents longues sont nombreux, sans parler des enfants qui ne prennent plus de ses nouvelles, ou seulement quand il s’agit de trouver une baby-sitter gratuite. Arrive la nouvelle qui coupe les jambes: la découverte de deux petites boules suspectes lors d’une mammographie. Les dix jours d’angoisse dans l’attente des résultats de la biopsie seront l’occasion de faire le point, de se prendre quelques bitures et surtout d’établir la liste des choses qu’elle ne veut plus faire. Quand les petites boules se révèlent finalement inoffensives, elle passe joyeusement à l’action en envoyant tout valdinguer. Travail, patrie, famille, amies… Rien ne résistera à son besoin de changement: le petit morceau de vie qu’il lui reste à parcourir, elle va le vivre à fond, en évitant toutes les contraintes.

Après Le Démon de midi et Le Démon d’après-midi, Florence Cestac poursuit sa petite analyse personnelle des grands moments de la vie d’une femme. C’est, comme d’habitude, bougrement bien senti et joliment mis en page dans un dessin à la rondeur rassurante. Et comme toujours, c’est raconté avec énormément d’humanité, d’humour et d’émotion. Florence Cestac est quelqu’un de particulièrement sensible. Une sensibilité façonnée autour des petites joies attrapées au fil des jours. Des joies fugaces qui rappellent que toute chose a une fin et qu’il est important de vivre pendant qu’on est encore en vie. Une banalité crasse à ne jamais oublier. Surtout si l’on veut vivre vieux.

DE FLORENCE CESTAC, ÉDITIONS DARGAUD.

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