Critique | Livres

Dimanche

Jon McNaught, jeune illustrateur anglais, est un adepte du less is more. De son trait pointilliste et dépouillé à l’extrême, il laisse décanter dans ce Dimanche les vapeurs mélancoliques et poétiques d’une journée d’été ordinaire dans une banlieue pavillonnaire.

DIMANCHE, DE JON MCNAUGHT, ÉDITIONS NOBROW PRESS. ***

Jon McNaught, jeune illustrateur anglais, est un adepte du less is more. De son trait pointilliste et dépouillé à l’extrême, il laisse décanter dans ce Dimanche les vapeurs mélancoliques et poétiques d’une journée d’été ordinaire dans une banlieue pavillonnaire. Avec pour témoins oculaires deux ados perchés au sommet d’un toit offrant une vue imprenable sur un champ de maisons clonées. Entre observations, rêveries et ennui, le duo tire un jus rafraîchissant de cette banalité. Le moindre événement est prétexte à un petit film décliné en vignettes de la taille d’un timbre-poste. Le regard accroche un vol d’oiseau, glisse sur une télé aperçue par une fenêtre, dérive sur un cycliste qui tombe de sa monture… La fantaisie s’invite parfois sur le tapis du réel, comme quand l’une des deux ombres arrache une branche et s’amuse à « tirer » sur tout ce qui bouge. Cette succession de petits riens compose au final la B.O. d’une jeunesse insouciante, et célèbre sans tapage, et même sans dialogues, les vertus de l’imagination et de la flânerie.

L.R.

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