Dictionnaire amoureux du Rock

MUSIQUE | Dans la famille des dictionnaires amoureux, je demande celui du rock. Quoi de plus logique que de le confier à Antoine de Caunes, incontournable mémoire du rock pour le paysage audiovisuel français?

On a l’impression qu’il a toujours été là. Pour cause: Antoine de Caunes, c’est un peu la mémoire rock de la télé française. C’est un peu bizarre dit comme ça, le bonhomme n’ayant que sa chevelure aujourd’hui poivre et sel pour indiquer ses 57 ans. Mais les faits sont là: depuis Chorus, première (?) émission rock de l’ORTF, à Rapido en passant par les Enfants du rock ou Nulle part ailleurs, de Caunes a toujours contribué à diffuser la bonne parole rock. Et même si, aujourd’hui, ce sont davantage les plateaux de cinéma qui l’accaparent, il garde, comment dire, le goût de la chose. Logique donc, l’idée de lui confier un nouveau volet de la série des dictionnaires amoureux. En avant-propos, il prévient: « ce dictionnaire n’en est pas vraiment un. » On avait bien compris et il est donc davantage question ici d’un abécédaire subjectif, aussi marquant par ses entrées que par ses absences (Presley, Hendrix…). Parcellaire donc, mais définitivement amoureux. A ce niveau-là, de Caunes remplit parfaitement le cahier des charges. Toutes ses marottes s’y retrouvent, plutôt orientées « classic rock », son adoration pour Bruce Springsteen en tête. De Caunes a donc privilégié l’angle inédit, la valeur ajoutée personnelle consistant la plupart du temps en une rencontre avec les musiciens. Or, de Caunes a pu en croiser pas mal, de Sir Paul McCartney à James Brown en passant par The Clash. Une manière de se monter du col? Ce serait oublier que le loustic n’a pas vraiment l’habitude de se prendre trop au sérieux. Et de relater par exemple, en la retranscrivant quasi intégralement, son entrevue avec un Dylan aux réponses la plupart du temps monosyllabiques. Ou d’avouer encore sa non-interview avec David Gilmour (Pink Floyd). Le tout est raconté sur ce ton gentiment potache qu’on lui connaît, la vanne jamais très loin. En fait, de Caunes a toujours fort écrit (ou fait écrire) ses interventions télévisées. Du coup, à le lire, on a presque l’impression de l’entendre. Cela ne rend pas chaque entrée indispensable, mais assure le capital sympathie de l’ouvrage.

Dictionnaire amoureux du Rock de Antoine de Caunes, éditions Plon, 710 pages, **

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Laurent Hoebrechts

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