Décès du romancier et scénariste français Jean Vautrin

© (Photo Derrick Ceyrak. AFP)
FocusVif.be Rédaction en ligne

Le romancier et scénariste français Jean Vautrin, prix Goncourt en 1989 pour « Un grand pas vers le Bon Dieu », est mort mardi à son domicile près de Bordeaux, à l’âge de 82 ans, a-t-on appris auprès de son agent.

Touche-à-tout, il avait commencé sa carrière par le cinéma sous son véritable nom, Jean Herman, avant de se lancer, au début des années 70, dans la littérature. Il a été un écrivain populaire, engagé résolument à gauche. Une de ses oeuvres-phares, adaptée en bande dessinée par Tardi, est le « Cri du peuple » (Casterman), vaste saga sur la Commune de Paris.

Au départ, rien ne le destinait à la littérature. Sorti premier de sa promotion à l’Institut des Hautes études cinématographiques (Idhec), il devient assistant réalisateur de Roberto Rossellini en 1959. Il travaille également pour Jacques Rivette ou encore Vicente Minnelli.

Il devient lui-même réalisateur et réalise cinq longs-métrages dont le policier « Adieu l’ami » (1968) avec Alain Delon et Charles Bronson.

La naissance de son fils Julien, autiste, le forcera à interrompre sa carrière de cinéaste car aucune structure n’est alors prête à accueillir son enfant. « On a galéré trois ou quatre ans avec un enfant auquel on ne comprenait pas grand-chose. A l’époque, l’autisme n’était pas très bien connu », a-t-il raconté plus tard.

Ses débuts dans la littérature se font par la Série Noire. Vautrin trouve le ton juste dans cette littérature policière, en prise directe avec un quotidien où les héros souvent miteux sont confrontés à la misère et la mort.

En 1989, il connait la consécration avec le Goncourt, le plus prestigieux des prix littéraires français, pour « Un grand pas vers le Bon Dieu » (Grasset), une saga cajun au coeur de la Louisiane au début du XXe siècle. Au total, il a écrit une trentaine de romans, essais, recueils de nouvelles et de bandes dessinées. Son dernier roman, « Gipsy Blues » (Allary Editions) a été publié l’an dernier.

« Le goût de Jean Vautrin pour les petites gens, son talent pour mettre en scène et donner des mots à ceux que notre société met de côté est l’un des fils conducteurs de son oeuvre, l’une des plus importantes de la littérature française contemporaine », a estimé son éditrice, Nicole Lattès.

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