Critique | Livres

Crimechien/Hors-Zone

VIRTUOSE | À la fois rétro et punk, ligne claire désossée et d’une grande virtuosité chromatique, ce diptyque de Blexbolex joue à fond la déconstruction narrative.

CRIMECHIEN, HORS-ZONE, DE BLEXBOLEX, ÉDITIONS CORNÉLIUS. ****

VIRTUOSE | À la fois rétro et punk, ligne claire désossée et d’une grande virtuosité chromatique, ce diptyque de Blexbolex (pseudonyme du Français Bernard Granger) joue à fond la déconstruction narrative. L’histoire échevelée, presque picaresque, compte moins pour son contenu que pour l’électricité qu’elle imprime au dessin. Difficile ici d’éviter la note d’éditeur, tant les choses sont à la fois précises et décalées: « Laura, une amichienne au pedigree incertain, a disparu. Un crimechien a été commis, avec des sévices prolongés, incluant le non-lancer de balle et le refus de promenade. Une enquête commence et rien ne se déroule comme prévu… » Évoquant des atmosphères louftingues à la William Burroughs/Philip K. Dick, Crimechien prolonge sa structure binaire -illustration au-dessus, texte en dessous- dans le luxuriant Hors-Zone, « ce no man’s land où l’instinct de survie et de destruction est la seule logique encore valable » et qui arbore le sceau « de l’Aventure ultime ». Deux volumes à l’édition soignée, où le dessin aux trois couleurs de base (rouge-vert-bleu), dont Blexbolex est l’un des maîtres, fait merveille. Une réussite de plus à mettre à l’actif de celui dont l’Imagier des gens a reçu, en 2009, le prix du « plus beau livre du monde » à la Foire du livre de Leipzig. Chapeau bas aussi devant les excellentes éditions Cornélius, dont Blexbolex, s’il n’en est pas l’un des fondateurs, reste l’un des piliers.

V.D.

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