Critique | Livres

Chronique livre: Paolo Cognetti – Sofia s’habille toujours en noir

Marie-Danielle Racourt
Marie-Danielle Racourt Journaliste livres

ROMAN | Sofia n’est pas belle, elle souffre de strabisme. Sofia est rebelle, a le verbe dur et ne sait pas dire bonjour et encore moins au revoir. Sofia est insupportable et pourtant elle ensorcelle ses lecteurs.

Chronique livre: Paolo Cognetti - Sofia s'habille toujours en noir

Lourde d’une jeunesse peu glorieuse auprès d’une mère maniaco-dépressive et d’un père aimant mais incapable de le manifester, Sofia disjoncte et se retrouve, adolescente, en soins psychiatriques: tentative de suicide, anorexie et mythomanie. Ses atouts? Une photogénie éblouissante et un don pour la scène. Sofia a failli être star mais son instabilité l’a reléguée aux seconds rôles. La seule à pouvoir l’approcher sans risquer de se brûler est sa tante Marta, militante communiste, féministe et frustrée sexuellement. Mais ce contact n’aura qu’un temps: Sofia doit bouger. De Milan, sa ville qui dépérit, elle émigrera à Rome puis New York en laissant dans son sillage des traces indélébiles de son passage. De son père, mort d’un cancer, il ne lui reste que quelques images fugaces et empreintes d’émotion. Sofia est seule et méprise d’autant plus sa mère qu’elle est persuadée de son impact destructeur sur son mari. Cette biographie imaginaire en dix chapitres tente de cerner une jeune fille devenue femme, insaisissable comme le vent dont chacun redoute la caresse. Sofia est éblouissante, son auteur possède le style qui lui colle à la peau.

  • ROMAN DE PAOLO COGNETTI, ÉDITIONS LIANA LEVI, TRADUIT DE L’ITALIEN PAR NATHALIE BAUER, 215 PAGES.

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