Critique | Livres

Chronique BD: Last Man, tome 3

Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

MANGA | Le shonen à la française de Vivès & co en est à son 3e opus en un an. Un rythme à la fois de croisière et d’enfer. Forcément inégal mais toujours jouissif.

Chronique BD: Last Man, tome 3

Last Man continue de tabasser, mais change d’air. Finis la Vallée des Rois, la Coupe et l’ambiance fantastico-médiévale qui prévalaient dans les deux premiers épisodes. Marianne, bien décidée à remettre la main sur ce playboy mais voleur de Richard Aldana, est obligée de révéler quelques-uns de ses petits secrets à son fils Adrien: comme l’origine de cette… moto, planquée jusque-là, ou sa capacité à utiliser certaines invocations de l’école des Cieux. Des dons qui ouvrent enfin certaines portes scénaristiques, et le chemin vers Nillipolis, mégapole cette fois moderne et plus proche de Mad Max que de Dragon Ball, avec son lot de bonnes idées et de frappadingues un chouïa plus adultes que ceux croisés précédemment: des flics uniquement intéressés par l’authenticité des nichons, des bordels remplis de gentilles filles, effectivement « pas très fréquentables pour les enfants », une « Turbo-Justice » expéditive, spectaculaire et écrasante, au sens propre du terme, et une « Turbo-Police » bien typique, qui effectue ses arrestations au son de « Au nom de la Loi, j’te défonce! ». Dans tout ce foutoir écrit et dessiné sous amphets, Marianne a bien raison de recadrer son fils: « Sais-tu qui il faut toujours écouter? -Heu… son coeur? – Non. Sa mère, patate. »

On l’aura compris, peut-être: ce troisième épisode de Last Man part dans tous les sens, mais y trouve en même temps son rythme de croisière. Les bons mots claquent tout autant que les dessins et confirment la réussite de cette fusion entre esprit français et références japonaises. Plus foutraque et énervé que les épisodes précédents, plus masculin aussi malgré l’omniprésence de cette bombasse de Marianne, ce troisième Last Man propose suffisamment de nouvelles portes et de personnages pour tenir encore longtemps, et installer la franchise dans la longueur et dans un univers multi-formats: le quatrième est déjà bouclé, le dessin animé est en préparation, et le jeu vidéo devrait suivre.

  • DE BALAK, SANLAVILLE ET VIVÈS, ÉDITIONS KSTR, 216 PAGES.

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