Spirou: 2013, année groom

© Dupuis
Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

Grosse année pour le groom carolo, désormais protéiforme et recadré aux canons de l’entreprise moderne.

LES AVENTURES DE SPIROU & FANTASIO (TOME 53) DE YOANN ET VEHLMANN, ÉDITIONS DUPUIS, 48 PAGES. ***

LA VÉRITABLE HISTOIRE DE SPIROU: 1937-1946 DE CHRISTELLE ET BERTRAND PISSAVY-YVERNAULT, ÉDITIONS DUPUIS, 312 PAGES. ***

L’aventure est connue de tous les Belges -qui ne possède pas un album Dupuis ou un recueil Spirou? Le 21 avril 1938, l’éditeur Jean Dupuis, basé à Marcinelle, lançait un nouveau magazine destiné aux enfants. Initiative qui, au sortir de la guerre, lorsque les Américains préfèrent fournir du papier aux Belges plutôt qu’à d’autres, allait fonder, avec le journal de Tintin, tous les succès et les canons de la bande dessinée franco-belge. 75 ans plus tard, l’école de Marcinelle, son groom et ses innombrables aventures, éditoriales ou fictives, continuent, si pas de régner, à faire partie du paysage. Médias Participations, maison-mère et française de Dupuis, a décidé de faire de cet anniversaire un formidable outil de relance et de médiatisation, tant du journal que du personnage.

Dix nouveautés labellisées Spirou sortiront ainsi en cette année-jubilée. Elle a commencé avec le 53e tome de la série-mère, aux mains depuis trois albums des Français Yoann et Vehlmann, et la sortie d’un gros et beau livre, La véritable histoire de Spirou, première partie d’une monographie thématique et chronologique du personnage, réalisée par un duo de Français. Suivront des intégrales, des rééditions et d’autres monographies thématiques, avant de nouveaux « Spirou et Fantasio par… ». On ne parle même pas des expositions annoncées, du « Spirou Tour » alliant séance de dédicaces et numéros thématiques du journal ou de la grande annonce attendue le 21 avril 2013: un « Spirou Z » destiné aux tablettes. On en oublierait presque le documentaire réalisé récemment par Pascal Forneri ou un prochain film d’animation. Année chargée donc, et sans doute charnière: la BD franco-belge n’a plus guère de belge que le patronyme, lui-même désuet. Spirou devrait y gagner en audience, peut-être moins en naturel.

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