Critique | Livres

Pablo

BIO | Voilà une série qui s’annonce bien: raconter la jeunesse de Picasso en détaillant la vie de 4 de ses contemporains est une excellente idée.

PABLO, DE JULIE BIRMANT ET CLÉMENT OUBRERIE, ÉDITIONS DARGAUD. ***

BIO | Voilà une série qui s’annonce bien: raconter la jeunesse de Picasso en détaillant la vie de 4 de ses contemporains est une excellente idée. En 1900, fraîchement débarqué à Paris, le jeune Espagnol rencontre le poète Max Jacob qui prête son nom à ce 1er volume. Juif homosexuel, Jacob semble avoir un faible pour Picasso. Il l’invite d’ailleurs à partager son petit appartement quand le peintre est chassé de son atelier par le marchand qui lui sert de protecteur. L’endroit est si petit que les 2 hommes partagent le même lit: Picasso peint la nuit, Max dort. Max travaille le jour, Picasso se repose. Le reste du temps, les 2 artistes musardent dans la ville lumière en récitant du Villon et du Rimbaud. A Montmartre, le peintre finit par retrouver un atelier dans une ancienne manufacture que le poète baptisera ironiquement le Bateau-Lavoir pour ses couloirs en forme de coursives et son unique point d’eau perdu dans une courette miteuse. L’endroit est important: c’est là que Pablo va faire la connaissance de Fernande. Il ne le sait pas encore, mais cette Parisienne qui fuit un mari violent deviendra le grand amour de sa vie. En attendant, la belle le fait sérieusement poireauter.

Techniquement, Clément Oubrerie promet pour chaque tome un dessin et des couleurs en parfaite harmonie avec le sujet. Mélangeant fusain, pinceau, plume et crayon, le dessinateur veut « inventer de nouvelles techniques capables de restituer les différentes facettes de l’univers de Picasso ». Avec Max Jacob, le pari est réussi. Reste à confirmer avec les albums consacrés à Guillaume Apollinaire, Gertrude Stein et Henri Matisse.

Vincent Genot

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