BD: Jacques Tardi refuse la Légion d’honneur pour « rester un homme libre »

© AFP
FocusVif.be Rédaction en ligne

Le célèbre auteur français de bandes dessinées refuse « avec la plus grande fermeté » l’attribution d’une prestigieuse distinction honorifique, la Légion d’honneur, pour « rester un homme libre et ne pas être pris en otage par quelque pouvoir que ce soit », a-t-il dit mercredi à l’AFP.

« J’ai appris avec stupéfaction par les médias, au soir du 1er janvier, que l’on venait de m’attribuer d’autorité et sans m’en avoir informé au préalable, la Légion d’Honneur! », souligne l’auteur de 66 ans qui vient de publier Moi René Tardi, prisonnier de guerre, Stalag II B (Casterman), une oeuvre très personnelle, basée sur le témoignage de son père, prisonnier en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale.

« Etant farouchement attaché à ma liberté de pensée et de création, je ne veux rien recevoir, ni du pouvoir actuel, ni d’aucun autre pouvoir politique quel qu’il soit. C’est donc avec la plus grande fermeté que je refuse cette médaille », déclare Tardi dans un communiqué.

« Je n’ai cessé de brocarder les institutions. Le jour où l’on reconnaîtra les prisonniers de guerre, les fusillés pour l’exemple, ce sera peut-être autre chose », ajoute Jacques Tardi, qui s’est aussi beaucoup penché sur la Grande Guerre (Putain de guerre!, C’était la guerre des tranchées…).

« Je ne suis pas intéressé, je ne demande rien et je n’ai jamais rien demandé. On n’est pas forcément content d’être reconnu par des gens qu’on n’estime pas », conclut l’auteur d’Adèle Blanc-Sec.

Distinction honorifique instituée en 1802 par Napoléon, pour récompenser les « mérites éminents rendus à la Nation », la Légion d’honneur a été attribuée comme chaque année à des centaines de personnalités le 1er janvier, sur proposition du président de la République ou des différents ministres, avec des grades différents, de chevalier à grand’croix.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content