BD: Bruxelles rêve de se faire une place aux côtés d’Angoulême

Balloon's Day Parade, Fête de la BD 2011. © BELGA/Nicolas Maeterlinck
Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

La prochaine Fête de la BD de Bruxelles veut définitivement trouver sa place sur la planète des grands événements BD: elle offrira désormais chaque année aux auteurs pour 100.000 euros de « Prix Atomium ».

Malins, la Fête de la BD de Bruxelles et sa nouvelle tête de gondole Thierry Tinlot, ancien rédac’ chef des magazines Spirou et Fluide Glacial, et grand homme de com’ et de réseau, ont profité du festival international de la bande dessinée d’Angoulême pour annoncer leurs propres nouveautés, au programme de la prochaine édition, qui se tiendra du 1 au 3 septembre prochain dans le centre de la capitale. À savoir, surtout et rien que ça, la création des prix BD « les mieux dotés en Europe et dans le monde! »

Pour sa 8e édition, la Fête de la BD remettra ainsi et pour la première fois les Prix Atomium, avec une dotation, en cash ou en visibilité, d’un total de 100.000 euros. Outre l’intégration du prix Raymond Leblanc qui existait déjà précédemment et qui sera réservé aux jeunes auteurs (20.000 euros + l’édition d’un album, là aussi c’est nouveau, en alternance entre les éditions Le Lombard et Futuropolis), le festival cornaqué par Visit Brussels et qui se tenait jusqu’ici pour l’essentiel dans le parc de Bruxelles crée par ailleurs plusieurs nouveaux prix en partenariats, tous destinés à soutenir la création et les auteurs: ainsi le Prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles (10.000 euros), le Prix Spirou de l’aventure humoristique (15.000 euros + une publication dans le magazine), les prix « RTBF du roman graphique » et « Le Soir du BD Reportage » (à chaque fois 20.000 euros en « espace média ») ou encore le Prix Atomium de Bruxelles (7.500 euros).

En tout, une dizaine de prix dévolus aux auteurs et désignés par jury. Ambition affichée: « soutenir en tant que service public la création BD » qui s’est de fait considérablement fragilisée ces dernières années – « 9% seulement des auteurs de BD gagnent leur vie correctement », a rappelé Thierry Tinlot. Mais il s’agit aussi de se faire définitivement une place, à part et importante, dans le monde des événements BD, tout en continuant de faire du Neuvième Art un réel argument touristique de la capitale, avec entre autres sa Fête, ses fresques et son Centre. Restait encore à affiner son identité – la première Fête consistait essentiellement, en 2010, en un mapping video – qui passera donc par l’argent.

Un nouveau principe de Présidence voit également le jour. Elle sera pour cette première dévolue au scénariste français mais aussi très Bruxellois Jean-David Morvan, qui jouera le jeu de la Fête, de l’originalité et du bon esprit belge: pendant les 3 jours du festival (et même si personne n’emploie ce nom), Morvan s’installera dans « le salon de Jean-David », cube de verre où il sera comme chez lui, entre travail de ses scénarios, réunions de travail et bonnes rigolades entre copains.

Déménagement à Bozar

Dernier changement, lui aussi de taille, mais peut-être bien plus risqué cette fois: la Fête de la BD, qui s’était installée depuis 7 ans sur la Place Royale, puis le Parc de Bruxelles, mais toujours en extérieur, migre cette fois sous les plafonds de Bozar. Un vrai pari pour cet événement familial et populaire qui avait attiré l’année dernière près de 100.000 visiteurs dans de larges bulles installées au coeur même du Parc, à la satisfaction de tous. Une logistique énorme et sans doute désormais impayable, vu les moyens mis en oeuvre pour faire de la Fête l’événement BD le plus richement doté.

4.500 mètres carré d’espace seront certes dévolus à la Fête et à ses multiples stands d’éditeurs et de professionnels, dont l’imposant « festival Spirou », sorte d’événement dans l’événement. La Fête conserve par contre intact son « Rallye de la bande dessinée » d’anciennes voitures, sa Balloon Parade et « quelques activités dans le parc si le temps le permet ». Les 60 ans de Gaston Lagaffe serviront, enfin, de fil rouge à l’ensemble. Les auteurs, eux, ont sans doute déjà commencé à préparer leurs dossiers.

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