En réponse au terrorisme, Matteo Renzi augmente le budget de la culture

Le Premier ministre italien Matteo Renzi. © REUTERS/Tony Gentile
FocusVif.be Rédaction en ligne

Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a déclaré jeudi que la réponse aux attentats qui ont ensanglanté Paris le 13 novembre devait « être composée de deux ingrédients, la sécurité et la culture », lors d’un discours à la Sorbonne en hommage aux victimes.

« Toute réponse aux attaques doit être composée de deux ingrédients, la sécurité et la culture », a déclaré Matteo Renzi, qui s’exprimait en français devant 150 universitaires et étudiants, et en présence de la ministre française de l’Education Najat Vallaud-Belkacem. Tout en appelant à une réaction européenne « très dure », il a estimé que les actions militaires ne pouvaient être la seule réponse aux attentats, plaidant pour « une meilleure coopération entre les services de police et de renseignement ». « Même si le prix à payer est perçu dans certains milieux comme un abandon de souveraineté nationale », a-t-il ajouté.

« Pour chaque euro investi dans la sécurité doit correspondre un euro pour la culture », a affirmé Matteo Renzi en s’engageant à appliquer cette politique en Italie.

« Paris fait partie de notre culture », a souligné le chef du gouvernement italien. « Cet art de vivre » frappé par les attentats, « nous l’avons construit ensemble (…) C’est ensemble, depuis des siècles, que nous avons construit une civilisation qui éblouit encore le monde et nous allons la défendre. Mais on ne défend pas la culture, on la fait », a-t-il ajouté. Il a aussi appelé à « serrer les rangs de l’Union européenne » pour combattre les « forces centrifuges » et conjurer le risque de « déchirure entre les institutions et les citoyens ».

« C’est la société toute entière qui a permis de vaincre le terrorisme politique et la mafia »

Matteo Renzi a aussi rappelé que l’Italie avait dû faire face dans les années 1970-1980 au « terrorisme politique », puis dans les décennies suivantes à celui de la mafia. « On a adopté des mesures exceptionnelles (…), mais plus encore que la réponse du gouvernement, c’est la réaction de la société toute entière qui nous a permis de dépasser cette menace », a-t-il dit.

Le Premier ministre italien avait rencontré auparavant à l’Elysée le président français François Hollande, à qui il a confirmé « l’engagement » de l’Italie pour une « stratégie globale » contre le terrorisme.

Najad Vallaud-Belkacem a, elle, souligné en Sorbonne que « si la radicalisation peut s’opérer si rapidement par internet, il nous appartient (….), de donner à nos élèves et nos étudiants la culture nécessaire pour déchiffrer ces images, comprendre les techniques de montage et de manipulation ». Il faut donner aux élèves « les connaissances, le savoir, les compétences nécessaires pour élaborer du sens (…) parce que le terrorisme et la radicalisation s’enracinent dans l’absence de sens », a-t-elle fait valoir.

« Jamais depuis la Seconde Guerre mondiale » les universités d’Ile-de-France « n’avaient perdu autant de leurs membres dans de telles circonstances », a souligné le recteur de l’académie de Paris François Weil. Valeria Soresin, doctorante à Paris I, était « une personne exceptionnelle, très vivace, généreuse, attentive à tous », a relevé, en italien, le président de la faculté Philippe Boutry, au nom « des trois universités qui portent le nom de Sorbonne, durement frappées ».

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