Bons plans sorties pour le week-end (Intime festival, Bucolique, Fiesta City…)

Benoît Poelvoorde, commissaire de l'Intime Festival à Namur. © DR/Sylvain Lefevre/Abacapress.com
FocusVif.be Rédaction en ligne

Comme chaque semaine, Focus fait le tri dans l’agenda culturel pour vous proposer le meilleur du week-end.

Intime Festival

Les 28, 29 et 30 août au Théâtre de Namur

« A l’heure où la communication est excessive, à l’heure où le monde est bruyant, où le monde est fou, il convient de traverser la route et, comme dirait le chanteur, d’aller s’asseoir sur le trottoir d’à côté et d’écouter les gens parler. Pas écouter n’importe qui: écouter les gens qui nous parlent de leur livre, écouter des récits et partager ensemble des moments de paix, de calme. Il n’y a rien de plus beau que de savoir que l’intime n’est pas galvaudé, et je pense que ce festival vous permettra de vous en rendre compte. » La vidéo le montre mi-moqueur, mi-habité, dans la grande salle du théâtre de Namur. Comme s’il s’amusait lui-même de ce rôle a priori incongru: Benoît Poelvoorde, commissaire de festival… littéraire? Pour la troisième année consécutive pourtant, le comédien sera à la tête de l’Intime, un événement lettré au service duquel, grand lecteur, il mettra une nouvelle fois sa sensibilité (et son joli carnet d’adresses). Le principe? Le temps d’un week-end qui réussit la gageure d’être particulièrement pertinent et décontracté, Poelvoorde convoque les livres qui l’ont touché, et les écrivains qui l’accompagnent. Français, mexicains, japonais, belges ou américains. Vivants ou morts. Et d’en faire une série de rencontres singulières, lectures et entretiens au long cours bienvenus. C’est une vraie librairie vivante qui défilera donc à Namur, ce dernier week-end d’été, puisque les auteurs Jérôme Ferrari (Le Principe), Laird Hunt (Neverhome), Teresa Cremisi (La Triomphante, à paraître, et dans lequel l’ex-PDG de Flammarion revient sur sa vie d’éditrice), Stéphane Lambert (Nicolas de Staël. Le vertige et la foi), Charles Juliet (Apaisement), Tom Lanoye (Esclaves heureux) ou Emmanuelle Pagano (Lignes & fils) entre autres viendront parler de leurs livres, tandis que Pierre Jourde et Juan Asensio viendront exposer leur vision de l’exercice du blog littéraire, et Jean-Baptiste Gendarme l’histoire de sa revue littéraire Décapage. Pour l’autre volet du festival (de grandes lectures assumées par de grands comédiens), on attend notamment Fin de mission de Phil Klay lu par Bouli Lanners et Philippe Résimont, le superbe Le Fusil de chasse de Yasushi Inoué par Noémie Lvovsky, Mes amis de Emmanuel Bove par François Morel ou l’irrésistible Portnoy et son complexe de Philip Roth par André Wilms (vu notamment chez Kaurismaki)… L’intime, chapitre trois.

www.theatredenamur.be

Bucolique Ferrières

Les 28 et 29 août à Ferrières. 15 euros en prévente, 20 euros sur place. Vendredi gratuit.

Ferrières, sa fête du vin, son musée du jouet et évidemment son Bucolique. Dixième édition déjà pour le festival liégeois. Un vendredi découvertes (Beffroi, Ulysse, L’Or du commun…) organisé en partenariat avec Pure FM et un samedi qui défend ardemment la scène wallonne et tire tous azimuts: Paon, Alaska Gold Rush, Fugu Mango, Nicola Testa, Roscoe, Compuphonic… Musique à la campagne.

www.bucolique.be

Fiesta City

Du 28 au 30 août à Verviers

Plus gros festival du côté de Verviers, la Fiesta City compte accueillir 60 à 70.000 personnes avec son affiche brassant large pour faire plaisir à tout le monde: des têtes d’affiches (The Stranglers, ELO, Axelle Red, Cock Robin…), des groupes belges (MLCD, Superlux, Old Jazzy Beat Mastazz…), ou encore des groupes de covers de Led Zeppelin ou Queen. Et ça reste entièrement gratuit…

www.fiestacity.be

Jazz au fil de l’eau

Le dimanche 30 août à Liège

Le jazz, Liège l’a solidement chevillé au corps. S’il en fallait encore une preuve, il suffira de se rendre, ce dimanche 30 août, au rallye Jazz04 au fil de l’eau. Pour la sixième fois, l’événement proposera un genre de balade musicale au coeur de la Cité ardente. Au programme, quelque huit concerts répartis dans sept lieux différents, avec une affiche qui, de Pierre de Surgères à Fabrizio Cassol, couvrira plusieurs facettes du genre -y compris celle susceptible de plaire aux plus jeunes (Manuel Hermia et son jazz for kids).

www.jazz04.be

Kidzik Festival

Du 28 au 30 août à la Ferme du Biéreau, Louvain-la-Neuve

Comme pour réconcilier la vie de famille à l’esprit des festivals, la Ferme du Biéreau propose depuis six ans déjà son Kidzik Festival. Soit trois jours de chanson, de spectacles audio-visuels, d’ateliers et de contes musicaux qui s’alternent pour contenter « les tout petits et les presque grands ».

www.kidzik.beNotre sélection

Laurent Durieux s’affiche

Au Nautilus Art Prints, 18 avenue Roger Vandendriessche, 1150 Bruxelles

Qui l’eût cru? Turnhout, 40.000 habitants, dans l’extrême nord du pays et de la province d’Anvers, fut sans doute l’une des places to be de cet été, au moins pour les amateurs de dessin et d’illustration: les salles d’exposition de la Warande viennent d’y clore ce week-end -désolé- à la fois une expo sur les 30 ans de dessin de Luc Cromheecke dans Spirou, et une grande rétrospective consacrée au travail du Bruxellois Laurent Durieux, formé à La Cambre. Laurent qui? Durieux, peu (re)connu par chez nous et pourtant véritable star de l’illustration, de la sérigraphie et de l’art de l’affiche, connu surtout aux USA, patrie de cet art-là. La Belgique, royaume de la BD, est en effet en retard d’une guerre dans le monde de l’image: remarqué en 2011 par la Mondo Gallery, basée au Texas et elle-même grosse référence en termes de tirages limités et de luxe d’affiches de cinéma réinventées par des graphistes, Laurent Durieux y est devenu une valeur sûre, acheté et apprécié par Spielberg ou Scorsese. Depuis deux ans, il a ouvert son propre atelier de création et de fabrication à Bruxelles, Nautilus Art Prints, et tente d’exporter cette culture du poster où il s’est imposé: des réinventions confiées aux meilleurs illustrateurs (lui, mais aussi David Merveille, Tom Whalen, François Schuiten, Stan & Vince…), réalisées en tirages limités et exclusifs, se vendant vite et d’abord via Facebook ou Twitter… Une pop culture très qualitative qui convient, sans doute mieux que la BD belge, à son goût du détail, de la couleur et d’un certain rétro-futurisme classieux que les Ricains s’arrachent. Et pour une fois, on les comprend.

www.laurentdutieux.com ou www.nautilus-artprints.com

Véronique Boissacq – Equations

Jusqu’au 20 septembre au Musée d’Ixelles

Le travail de la photographe belge Véronique Boissacq a été récompensé à maintes reprises: prix Patrick Lecomte (1999), Marnixring Prijs Felix De Boeck (1997), prix Kodak (1989 et 1993), prix de la Commission communautaire française (Cocof, 2002)… Aujourd’hui, après de nombreuses expositions en galeries (Antonio Nardone, Pierre Hallet, Arthus Gallery…), c’est au tour du Musée d’Ixelles de lui consacrer un accrochage. Sous l’intitulé Equations, la plasticienne expose différentes facettes de son travail. Difficile d’échapper à ses portraits d’enfants, genre pourtant périlleux qui a vite fait de sombrer dans le mièvre. Pour éviter les clichés, Boissacq interpose peu d’éléments entre le portrait et le spectateur. L’absence de perturbation impose un face-à-face dont on ne sort pas tout à fait indemne. Le regard de ces enfants, jeunes adolescents pour certains, nous met en demeure. Il nous demande de nous justifier. Même réduites à deux dimensions, ces jeunes âmes refusent qu’on les mette en boîte. L’intensité de leurs yeux ne dit pas autre chose que « qu’as-tu fait, toi, de ta jeunesse pour pouvoir te croire apte à me juger? ». L’esprit de Rimbaud n’est pas loin, lui qui a tout écrit entre 16 et 20 ans. Tout comme l’auteur d’Une saison en enfer, les jeunes visages de Véronique Boissacq exigent une « vérité présente », une présence vivante en dehors de tout calcul, dégagée de l’idée d’un but ou d’un gain, et qui d’emblée soit une assurance immédiate, totale, de l’éternité même et du spirituel. Selon nous, c’est tout cela qui se joue dans ces portraits brillants. En marge de ceux-ci, la photographe nous donne également à voir des terrains vagues. On n’est pas surpris de la voir arpenter ces marges de l’existence, territoires indéfinis, zones franches où la vie foisonnante échappe à toute définition.

www.museedixelles.irisnet.be

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