Bons plans sorties pour le week-end (Festival Millenium, Leuven Jazz, Le corps du théâtre…)

The Yes Men Are Revolting, en ouverture du Festival Millenium. © DR
FocusVif.be Rédaction en ligne

Concerts, clubbing, ciné, théâtre, expos… Comme chaque semaine, Focus fait le tri dans l’agenda culturel pour vous proposer le meilleur du week-end.

Festival Millenium

Du 20 au 28 mars, dans différents lieux de Bruxelles

Créé en 2009, en lien avec les objectifs du millénaire pour le Développement, le festival Millenium est désormais un rendez-vous incontournable. Pour sa septième édition, la manifestation dévolue au cinéma documentaire, « plus indispensable que jamais à l’appréhension de notre époque », tente d’en cerner les enjeux majeurs en plaçant l’humain au coeur de ses préoccupations. Quelque 80 films venus des latitudes les plus diverses, et ventilés en quatre compétitions et trois panoramas (consacrés à la Belgique, la Lettonie et à la connaissance de l’Autre), composent le programme de ces neuf journées. Proposé en ouverture du Festival, le 20 mars à Bozar, The Yes Men Are Revolting en donne aussi le La, puisqu’il s’attache à un collectif d’activistes américains combattant le système à grand renfort d’humour et de canulars, et en appelant à la mobilisation de l’esprit critique de la société civile. Un leitmotiv qui irrigue toute la programmation, se multipliant de la Grèce à la Chine, d’Israël en Afrique du Sud, en quête de découvertes et de témoignages engagés. Soit un état des lieux extensif de la marche du monde, où l’on pointera encore, côté belge, les nouveaux films de Sophie Bruneau (La Corde du diable), ou de Thierry Michel et Colette Braeckman (L’homme qui réparait les femmes). Et que prolongeront notamment une rétrospective Amos Gitaï (le cinéaste israélien faisant par ailleurs l’objet d’une exposition aux Galeries) mais aussi le Congrès futuriste, une série de rencontres participatives s’intéressant aux grands enjeux de demain au départ de films de la sélection.

www.festivalmillenium.org

Leuven Jazz

Jusqu’au 22 mars, à Louvain

Après deux premières éditions réussies, le Leuven Jazz proposera à nouveau une chouette série de concerts autour de la note bleue, du 18 au 22 mars. Pas question ici de jouer l’affiche pointue pour spécialistes, ni de se braquer sur le jazz stricto sensu. A côté d’un solo de Jeff Neve (le 21), le Leuven Jazz proposera par exemple un concert du bidouilleur électronique autrichien Dorian Concept (le 20) ou un autre de Mulatu Astatke, le parrain de l’éthio-jazz, précédé des Anglais de GoGo Penguin (le 22).

www.leuvenjazz.be

Up! Festival

Le 21 mars à la Caserne Fonck, Liège

Ce n’est pas le plus grand, ni forcément le plus connu, mais il fait toujours du bien par où il passe. C’est du moins toute l’ambition du Up! Festival. Programmé le 21 mars à la Caserne Fonck, le rendez-vous liégeois en est déjà à sa 11e édition. Sous une affiche à première vue disparate, les rôles sont bien définis. D’un côté, des guitares et du rock qui tache et qui rolle (Bog Log III, Little X Monkeys…); de l’autre, des musiques à haut potentiel dansant et festif, entre groove hip hop (Old Jazzy Beat Mastazz), secousses ska (New York Ska Jazz Ensemble) et virées dans les Balkans (Orchestre international du Vetex).

www.democulture.be

Actionnaires #11, release party du Glossaire du DJ de Serge Coosemans

Le 20 mars au Midpoint Café, Bruxelles

Instant promo éhontée (à peine…): ce vendredi, notre collaborateur et dézingueur professionnel présentera « officiellement » son Glossaire du DJ, récemment paru chez La Muette, à l’occasion d’une onzième soirée Actionnaires. Outre le premier concerné et notre bon Deejay Kwak, on retrouvera également Mountain Bike, Athome, Miyu ou Prince Off derrière les platines. On vous a dit que c’était gratos?

www.facebook.com/events/382114895294912/

Nina Kraviz

Le 21 mars au Fuse, Bruxelles

Alors qu’elle vient tout juste de sortir un long mix dark-techno pour la célèbre série DJ-Kicks, la Russe sera de passage ce vendredi au Fuse.

www.fuse.be

Le Corps du théâtre

Jusqu’au 21 mars aux Brigittines, Bruxelles

Le théâtre est parfois avant tout une histoire de « corps », où les mots sont périphériques voire invisibles. Installer l’étrangeté, éviter la narration classique et le réalisme psychologique, c’est un peu l’identité des Brigittines. Leur nouveau rendez-vous, intitulé Le corps du théâtre, propose « naturellement » six spectacles centrés sur le corps. Une programmation intéressante. On y découvrira ainsi BOLERO de Lucile Charnier, annonçant « un corps seul sur un plateau désolé en proie à des associations secrètes (poissons morts, ombres nues…) ». Un spectacle intriguant, tout comme le Quatuor à corps, un work in progress d’Ingrid von Wantoch Rekowski. S’inspirant de la « mini-société » du quatuor à cordes, elle explore une version pour corps « disproportionnés, délictueux, sortant de l’ordinaire ». Une artiste singulière dont -événement!- les Brigittines reprennent (pour un soir) le tube A Ronne II, adaptation d’une oeuvre de Luciano Berio. Un ovni. En costume d’époque (XVIe siècle), dans des scènes très picturales inspirée des tableaux de la Renaissance, cinq personnages vont s’imbiber de douce folie et distiller une poésie cocasse. Dans une drôlerie fort expressive, ils chantent, murmurent, grognent, « délirent ». Un spectacle savoureux à ne pas rater, tout comme le Roubignoles d’Emilie Maquest et Anne-Laure Lamarque, explorant l’identité féminine par le corps et ses postures. Confondant, le spectacle s’ouvre sur ces deux comédiennes bluffantes en mannequins de cire avant de s’animer d’une tension presque animale. Un beau travail entre le cabinet de curiosités et le cabaret burlesque.

Ce « festival » palpitant programme encore deux courtes créations. Notch (25′) d’Oriane Varak où, autour d’un pupitre, un corps se métamorphose au cours d’un discours politique, devenant « corps-fauve, corps-fonction accroché à sa tribune, intime et androgyne ». Enfin, on retrouve la chorégraphe Isabella Soupart avec son nouvel opus After Words. L’artiste nous propose un documentaire théâtral basé sur les propos de Gilles Deleuze où « philosophie pop, danse et art vidéo » nourrissent « une accumulation quasi cubiste de points de vue ». Décidément, les Brigittines ont l’art de la proposition artistique singulière. Une maison où le spectateur carbure à la curiosité.

www.brigittines.be

Nil Yalter

Jusqu’au 28 mars au MOT International, Bruxelles

C’est un travail certes lié à un contexte fort -les années 70 en France- mais incroyablement passionnant, et pour cette raison toujours fécond, que donne à voir l’antenne bruxelloise de la galerie londonienne MOT International. D’origine turque, Nil Yalter est née au Caire en 1938. Son background artistique, elle l’a acquis sur fond de contre-culture à la fin des années 60. Basée à Paris, elle a tout le loisir d’observer les prises de position des intellectuels d’alors, tout particulièrement Michel Foucault et son discours sur l’enfermement. Lequel Foucault fonde le Groupe d’information sur les prisons (GIP) dont la finalité est de permettre aux prisonniers de s’exprimer sur les conditions de leur incarcération. Autant d’expériences fondatrices pour celle qui épouse la voie d’une pratique artistique engagée. La grande affaire de Yalter, c’est le féminisme, mais pas seulement, elle embrasse également le sort d’autres « minoritaires », comme les exilés politiques. L’un des jalons permettant de mesurer l’oeuvre de Yalter est sans aucun doute La Roquette, Prison de Femmes, qui date de 1974. Reprise dans cette exposition aux contours rétrospectifs, cette pièce livre la grammaire formelle de la vidéaste. L’outil dont elle se sert est ici la fameuse caméra Portapak, ancêtre du caméscope. La matière première? Elle est inédite pour l’époque (qui avait pour habitude de se servir de la chair même de l’artiste comme d’une terre glaise à modeler), à savoir le corps social. La voix d’une ex-détenue, dont on ne découvre jamais le visage, raconte son quotidien à la prison. La caméra s’attarde sur les murs tagués de l’institution, fascinant magma de matière pétrifiée. Echappant au formatage parce que trop didactique pour être comprise des cercles artistiques et trop esthétique pour être brandie par les mouvements activistes, cette installation -car c’est de cette façon qu’elle a toujours été présentée au public- habite un entre-deux fascinant. Un entre-deux qui, près de 40 ans plus tard, lui confère un indéniable et interpellant statut d’oeuvre d’art narrative.

www.motinternational.com

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content