Soirée hip-hop avec Akro et De La Soul au Brussels Summer Festival

L’ex-Starflam et les Américains marquent le retour du hip-hop au Brussels Summer Festival. Soprano concluait la soirée.

Encore jeune dans sa formule élargie mise en place en 2009, le Brussels Summer Festival cherche toujours son identité musicale: l’édition 2011 voit le retour d’une soirée orientée hip-hop, comme il y a deux ans (avec IAM, PSY 4 de la Rime), alors que la programmation avait totalement fait l’impasse sur le genre l’année dernière. Un choix gagnant?

En terme d’affluence, on peut certainement parler de réussite. Sans être totalement comble, la Place des Palais ne désemplit pas. Et vu la météo pas franchement joyeuse, le succès est total. En terme musical en revanche, soufflent le chaud et le froid sur une scène hip-hop qui grandit entre leadership et inertie créatrice. C’est Akro qui démarre les hostilités à 19h30. Face à un public qui arrive progressivement, le rappeur belge veut convaincre avec l’énergie, parfois jusqu’à l’écoeurement. Les interpellations à coups de « Y a-t-il des Bruxellois dans le public? Et des Wallons?« , « Quand je dis X vous dites Y » donnent parfois un air de colonie de vacances à l’ensemble. Ces animations surpassées, il reste les morceaux. Les plus festifs font mouche et prescrivent une bonne dose de danse aux jambes dispersées sur le pavé. Mais quand le ton devient plus sérieux, le message s’efface hélas vite face à l’ordinaire du propos: « Respect, j’veux une Bruxelles plurielle, …« . L’intention est évidemment louable, mais l’impression que tout a déjà été dit, et souvent mieux, domine. L’ex-Starflam vire même semi-réac sur son single Dans mon ordinateur, au beat pourtant réjouissant mais aux paroles anti-technologies frisant le simplisme.

Loin de ce rap francophone qui peine à dépasser les écoles du passé, De La Soul investit la scène vers 21h. Les Américains déploient leur flow fluide avec une facilité déconcertante qui met très vite tout le monde d’accord. Et le public de se laisser aller à une orgie de put your hand up sans fin. Les influences jazz et pop de De La Soul tranchent avec le bling-bling omniprésent outre-Atlantique et donnent ses lettres de noblesse au son East Coast. Pas un hasard si Damon Albarn a fait appel à eux pour collaborer avec Gorillaz. Fruit de cette association Superfast JellyFish sera d’ailleurs joué ce soir.

Difficile après cela de passer à Soprano… Le Marseillais aux rimes pauvres tend de plus en plus dangereusement vers le R’n’B français type « Willy Denzey ». Cela sent la fin de règne pour le rappeur qui laissait pourtant envisager un certain talent lorsqu’il officiait au sein des PSY 4 de la Rime.

La soirée hip-hop aura donc été choix gagnant de la part des organisateurs. On retiendra surtout De La Soul, mais aussi Akro, qui ont permis aux initiés comme aux simples curieux de profiter d’une ambiance de fête, bien loin des polémiques souvent associées à ce style musical. A tous ceux qui pensent que le rap pourrait être à l’origine des émeutes en Grande-Bretagne (comme on l’a entendu ici et là), on ne saurait trop leur conseiller d’en écouter…

Maxime Morsa

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