Former Ghosts: Joy Division pour les nuls, les émos et ta petite soeur

Où Lydia Lunch perd son équilibre, Stephen J. Cannell s’en est allé écrire ailleurs, Former Ghosts fait du Joy Division de H&M, et l’histoire des chaînes de lettres se raconte.

Déséquilibres Synthétiques, la traduction française de Lydia Lunch Will Work for Drugs vient de paraître au Diable Vauvert. Si l’accueil médiatique est plutôt bon pour cet opus de la grande prêtresse post-punk, chez Gonzai, on reste nettement plus dubitatif face à ce recueil de nouvelles un poil pateuses, d’interviews pas trop bien menées et de souvenirs d’enfance là réellement touchants. Il est permis de ne pas être d’accord, hein…

http://gonzai.com/lydia-lunch-desequilibres-synthetiques

Eclipsé par les décès très médiatisés de Tony Curtis et George Charpak, celui de Stephen J. Cannell est passé nettement plus inaperçu. Producteur américain de séries télévisées TF1-compatibles, il était surtout connu et culte pour sa signature: une courte séquence filmée où on le voyait travailler avec enthousiasme à sa machine à écrire pour ensuite lancer la feuille en l’air, avant que l’image ne se transforme en logo. L’homme à la coiffure digne d’une pub L’Oréal et aux polos un peu limites était en effet aussi écrivain et a co-signé le scénario de nombreux épisodes des séries dont il s’occupait, parmi lesquelles 21 Jump Street, l’Agence Tout Risques, Rick Hunter mais aussi le nettement plus tordu Profit, avec Twin Peaks et Oz, la matrice où sont nées et où ont été testées toutes les déviances et transgressions télévisées actuelles.

http://www.ecrans.fr/La-machine-a-ecrire-de-Stephen-J,10962.html

Si nous étions le Terminator, nous remonterions dans le passé, irions droit sur Manchester et empêcherions Ian Curtis de se pendre, histoire que Joy Division ne devienne jamais un groupe culte mais serait aujourd’hui une sorte de U2 sous ectasy moqué des jeunes, vraiment l’archétype de la grosse musique à papa. C’est vrai: si Joy Division avait fait plus de disques, le groupe serait sans doute devenu horrible et plus personne ne les copierait aujourd’hui. Une réalité parallèle enviable quand on se prend dans les dents Former Ghosts, groupe formé par le chanteur de Xiu Xiu et le créateur de Zola Jésus, autant dire les fournisseurs attitrés de la cour émocore et de la coldwave pour les nuls. On rit mais ça n’en reste pas moins marrant à imiter devant le miroir de la salle de bains avec la brosse à dents en guise de micro, allez… Ils seront à Courtrai début novembre, n’oubliez de repriser votre pull SOS et de passer la petite gomme spéciale sur le daim des Creepers, croa croa.

http://www.myspace.com/formerghostssleep

Aux Etats-Unis est visible sur les écrans un film du titre de Chain Letter, où un maniaque estropie les teenagers qui ont la malencontreuse idée de briser les chaînes de lettres qu’il se plaît à leur envoyer. L’occasion pour Slate de partir à l’origine de cette coutume des lettres à recopier et envoyer à 9 amis sous peine de s’attirer les pires tribulations. L’idée serait née à Chicago, en 1888, et a bien evolué depuis, notamment en tentative de moyen pour essayer de pincer Jack l’Eventreur, en soutien patriotique aux militaires de la guerre américano-espagnole et aussi en monstrueux moyen de s’enrichir rapidement, à tel point que les chaînes à but lucratif furent interdites pour violation des lois sur les jeux de hasard. Une passionnante petite remise en perspective que voilà…

http://www.slate.com/id/2269623/

Serge Coosemans

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content