Critique

We Bought a Zoo (Nouveau départ)

COMÉDIE DRAMATIQUE | Histoire d’une (double) reconstruction, le film de Cameron Crowe choisit, dans une époque couleur grisaille, d’arborer les tons colorés d’un feelgood movie.

We Bought a Zoo, comédie dramatique de Cameron Crowe. Avec Matt Damon, Scarlett Johansson, Elle Fanning. 2h03. Sortie: 18/04. ***

COMÉDIE DRAMATIQUE | On n’attendait guère Cameron Crowe, le réalisateur de Almost Famous et autre Jerry Maguire, sur le terrain du film familial. C’est pourtant le parti qu’il adopte pour We Bought a Zoo, un film dont le titre original restitue mieux le caractère incongru que sa traduction française, qui en circonscrit les enjeux à un Nouveau départ. Soit donc l’histoire (vraie) de Benjamin Mee, un homme que la mort de sa femme, six mois plus tôt, a laissé désemparé avec leurs deux enfants, Dylan, un ado renfrogné, et Rosie, une fillette espiègle. Et qui, histoire de se soustraire un tant soit peu aux fantômes du passé, décide de larguer les amarres, pour emménager en famille à la campagne.

Le jour où il déniche la maison de ses rêves, c’est pour découvrir qu’elle est aussi flanquée d’un zoo. Si l’établissement est fermé au public, son personnel dévoué s’emploie à le maintenir vaille que vaille en état, tout en veillant sur ses pensionnaires, tigres du Bengale, grizzly, paons, zèbres et autres lions, cela, avec plus de bonne volonté que de moyens cependant. Se piquant au jeu, Benjamin va pour sa part trouver au Rosemoor Wildlife Park matière à renaître…

Wes Anderson mainstream

Histoire d’une (double) reconstruction, We Bought a Zoo choisit, dans une époque couleur grisaille, d’arborer les tons colorés d’un feelgood movie. Il s’en faut de peu pour que, débordant de bonnes intentions et de non moins louables sentiments, le film ne s’abîme dans la guimauve. Le ton singulier de Crowe lui permet toutefois d’esquiver l’obstacle de la mièvrerie, pour faire planer sur ce zoo un esprit réjouissant. Et déployer une humanité généreuse et sensible en forme d’antidote au cynisme ambiant, le tout, en une perspective moins naïve qu’il n’y parait, d’ailleurs, et défendue avec une belle conviction par Matt Damon et Scarlett Johansson.

Le reste tient à une manière de procéder, qui pourrait évoquer un Wes Anderson mainstream, tant par l’humeur, aussi ondoyante que subtilement mélancolique, que par un habillage rendu plus enchanteur encore par l’usage avisé de la musique (signée Jonsi, de Sigur Ros). Autant dire que l’on savoure chaque moment de cette aventure peu banale, que Cameron Crowe confesse avoir entreprise avec « l’envie de rendre les gens heureux ». Mission accomplie: on sort de We Bought a Zoo avec un sentiment voisin de l’allégresse, si pas un peu plus de foi en l’homme… Voilà un film à visiter sans restriction.

Jean-François Pluijgers

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