Critique

The Hobbit: la forme mais pas le fond

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Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

AVENTURE | La nouvelle trilogie adaptée de Tolkien par Peter Jackson exalte la quête d’un hobbit et d’une poignée de nains en quête de justice.

The Hobbit: An Unexpected Journey(Un voyage inattendu), film d’aventure de Peter Jackson. Avec Martin Freeman, Ian McKellen, Richard Armitage. 2h54. Sortie: 12/12. ***

Une des clés de l’univers de Tolkien réside dans l’association d’un monde vaste et volontiers intimidant, semé de magie souvent noire et peuplé de créatures extraordinaires, et de personnages principaux à la taille aussi modeste que leur absence de pouvoirs surnaturels peut être désarmante. Des oiseaux pour le chat, ce Frodo, ce Bilbo. Tout sauf des héros. Ni guerriers, ni sorciers. De petits êtres intelligents mais inoffensifs, n’ayant jamais tenu d’épée, n’ayant jamais jeté de sort… On s’identifie d’autant plus facilement à ces protagonistes qu’ils sont plus victimes désignées que sauveurs romantiques. Qu’ils se hissent vers l’héroïsme par solidarité, au sein d’un groupe et dans le cadre d’une quête que nul ne saurait mener à bien seul. Et que c’est à travers leurs yeux, à hauteur de leur regard, que nous découvrons l’univers fabuleux, dangereux, qu’eux aussi découvrent… Peter Jackson aime et cultive cette idée qu’il sublima dans la trilogie de Lord of the Rings, et dont la mécanique est de nouveau à l’oeuvre dans le premier volet de sa nouvelle trilogie adaptée de Tolkien, celle du Hobbit.

Jeu de nain, jeu de vilain

Bilbo raconte lui-même son histoire à Frodo, dans un manuscrit qu’on le voit (sous les traits de Ian Holm) rédiger au début du film. C’est le récit de sa propre aventure, vécue quelques décennies plus tôt quand le magicien Gandalf l’embarqua sans prévenir dans la quête de leur royaume perdu par une douzaine de nains valeureux. En chemin vers la montagne où un terrible dragon dort sur leur trésor volé, la (littéralement) petite bande rencontrera des trolls voraces mais bêtes, des orcs cruels, des goblins méphitiques à souhait, mais aussi des Elfes leur venant en aide après leur avoir tourné le dos quand le dragon frappa. Un certain Gollum, et un anneau bien connu, seront aussi sur la route de Bilbo, fort bien campé par Martin Freeman. Les nombreux admirateurs de la géniale saga de Lord of the Rings ne sauraient bouder un spectacle haut en couleur, tourné en 3D et format High Frame Rate de 48 images par seconde (le double de la normale, pour une précision inédite des mouvements). Mais l’effet de surprise n’est logiquement plus au rendez-vous. Et la balance entre scènes d’exposition et d’action est parfois déséquilibrée au profit des premières. Quant à l’indispensable mystère, que continuent à soutenir des effets digitaux idéalement maîtrisés, il n’a pas la profondeur de celui généré par la première trilogie. Des réserves significatives, mais qui n’empêchent pas le plaisir, même un peu répétitif et dilué, d’être au rendez-vous. Le titre de meilleur film d’aventures fantastiques centré sur des nains restant toutefois l’apanage du génial Time Bandits de Terry Gilliam, auquel on pense parfois ici…

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