Critique

Savages

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Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

THRILLER | Sexe, drogue et… violence au menu d’un thriller rock’n’roll endiablé, bien dans la manière allumée d’Oliver Stone.

SAVAGES, THRILLER D’OLIVER STONE. AVEC TAYLOR KITSCH, BLAKE LIVELY, AARON TAYLOR-JOHNSON. 2H10. SORTIE: 03/10. ***

Ben, Chon et O se jouent leur petit Jules et Jim façon hot dans une jolie demeure surplombant Laguna Beach. Les deux jeunes hommes et leur superbe compagne forment un de ces triangles amoureux auxquels nous consacrions un dossier pas plus tard que la semaine dernière. En version ménage à trois, californienne et ignorant toute jalousie. La blonde O passe sans état d’âme de la couche de Ben, l’intello qui lui fait l’amour, à celle de Chon, l’ex-militaire qui la « baise » comme elle dit, tant il envisage tout ce qu’il fait comme une variante de la guerre…

Ben et Chon sont liés par une grande amitié, et une complicité dans une entreprise de production de cannabis, née du savoir-faire du premier et des graines de haute qualité ramenée par le second de ses missions en Afghanistan. Ils font et vendent la meilleure drogue de la côte Est, et leur florissant business les met à l’abri du besoin. Mais quand des narcotrafiquants mexicains du puissant cartel de Baja leur proposeront un deal façon Godfather (du genre qu’il serait imprudent de refuser), l’insouciance aura vécu, et commencera une dérive où les nerfs des garçons et la vie de leur petite amie seront mis à très rude épreuve…

Le mal contre le mal

La jeunesse en danger, le sexe, la violence, la came et les rapports de pouvoir passionnent Oliver Stone depuis ses débuts. A 66 ans, le réalisateur de Platoon et de Natural Born Killers nous propose un nouveau cocktail agitant ces éléments avec le grain de folie extrémiste sans lequel son cinéma ne saurait presque s’imaginer. Savages joue la carte du thriller en emmenant ce dernier aux confins du film de guerre, et même au-delà quand Chon convoque d’anciens copains de régiment pour affronter les narcos surarmés dans des confrontations débordant le cadre du polar.

Comme toujours ou presque, Stone inscrit dans son film une dimension morale, les rapports entre le bien et le mal étant ici compliqués par le fait que le mal s’insinue partout. Jusque dans une police corrompue que représente un John Travolta bouffi et dégarni. Salma Hayek campe pour sa part une reine de la drogue impitoyable et cruelle, dans une distribution où brille aussi un Benicio Del Toro retors et visqueux à souhait. Dans les rôles principaux, Taylor Kitsch (Chon), Aaron Taylor-Johnson (Ben) et Blake Lively (O) font preuve d’une belle présence.

Derrière la caméra, Oliver Stone ne masque pas son plaisir de forcer le trait, passant de l’érotisme à l’ultra violence sans se départir de son parti pris d’excès qui le mène parfois aux limites du grotesque, mais assure à l’ensemble une énergie férocement communicative.

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