Critique

Mostra de Venise: le film du jour (6)

Viggo Mortensen, David Oelhoffen et Reda Kateb. © REUTERS/Tony Gentile
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Loin des hommes, de David Oelhoffen.

Viggo Mortensen confiait, lors de la dernière Berlinale, ne rien tant aimer que sortir de sa zone de confort. Après la pampa argentine dans Jauja, de Lisandro Alonso, le voilà donc livré aux reliefs de l’Atlas algérien pour Loin des hommes, le second long métrage du réalisateur français David Oelhoffen – un film où l’acteur américain ne s’exprime par ailleurs que dans la langue de Voltaire. Inspirée de L’hôte d’Albert Camus, l’histoire se situe en 1954, aux premiers jours de la guerre d’Algérie. Dans un climat toujours plus chargé de tension, Daru (Viggo Mortensen), un instituteur vivant en retrait du monde, au coeur de la montagne, se voit sommé d’escorter jusqu’au poste de gendarmerie de Tinguit Mohamed (Reda Kateb), un prisonnier arabe accusé de meurtre. Et les deux hommes d’entamer, contraints et forcés, une longue marche dans l’hiver algérien et dans le paysage tourmenté de la guerre civile.

Si le conflit donne son arrière-plan et un peu plus au film, Oelhoffen le transcende pour s’attacher à la relation, complexe et mouvante, se nouant entre ces deux hommes livrés à eux-mêmes dans ce contexte hostile. Dominé par un environnement écrasant, Loin des hommes se fait alors western méditatif, habité par la musique de Nick Cave et Warren Ellis comme par ses deux impeccables comédiens. Et réussit à sonner juste, en dépit de l’accent discutable de Viggo Mortensen, lequel trouve cependant une justification sur le tard…

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