Mostra de Venise, le film du jour #2: Carnage

En direct de la Mostra de Venise, notre envoyé spécial Jean-François Pluijgers prend le pouls du festival et épingle chaque jour le film qui est sur toutes les lèvres. Deuxième étape: Carnage de Roman Polanski.

Clooney en ouverture, Polanski pour suivre, en attendant Cronenberg demain: la Mostra déroule son chapelet de grands noms comme Wayne Rooney enquille les buts pour Manchester United. S’agissant de Polanski, on mentirait toutefois en disant que son film a répondu aux attentes. Adapté d’une pièce de Yasmina Reza, Carnage est un drame en chambre, qui voit deux couples s’affronter après que le gamin des uns ait molesté celui des autres.

Nous sommes entre gens de bonne compagnie, et la discussion s’engage avec un maximum de civilité, avant d’insensiblement déraper. C’est à un combat de fauves, que l’on assiste en effet, où les postures évoluent à vue, suivant un crescendo dézinguant dans un même élan hypocrisie, cynisme, politiquement correct et on en passe.

Ce qui fait beaucoup et fort peu à la fois: si le propos est, par endroits, monstrueusement drôle et non moins acéré, Polanski ne s’embarrasse aucunement de dissimuler la source théâtrale du matériau, pas plus d’ailleurs qu’il ne tente d’en contenir les penchants hystériques. Le résultat tient du théâtre filmé plus soulant que féroce à vrai dire, les acteurs – Jodie Foster, Kate Winslet, Christophe Waltz et John C. Reilly, excusez du peu – s’étripant joyeusement, mais en pure perte en définitive. Dommage: la scène d’ouverture, tournée dans la pâleur de Brooklyn Bridge au son d’une partition d’Alexandre Desplat, augurait d’un film autrement intéressant…

Jean-François Pluijgers, à Venise

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