Critique

Mostra de Venise, le film du jour (1): La La Land de Damien Chazelle, flamboyant

Damien Chazelle et Emma Stone, à Venise pour présenter La La Land. © EPA/Claudio Onorati
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Ouverture aussi enlevée que stylée, ce mercredi soir, pour la 73e Mostra de Venise, avec La La Land, le second long métrage de Damien Chazelle.

Le réalisateur de Whiplash y renoue avec l’esprit et la forme des comédies musicales classiques, convoquant le souvenir des Stanley Donen, Jacques Demy et autre Gene Kelly dans un film flamboyant. Le livret en est, somme toute, classique. Soit l’histoire de Mia (Emma Stone) et de Sebastian (Ryan Gosling), une aspirante actrice travaillant dans la cafétaria d’un studio entre deux auditions, et un pianiste de jazz galérant de mariage en resto en attendant de pouvoir ouvrir un club vintage. Si leur première rencontre est glaciale – un doigt d’honneur rageur répond à un coup de klaxon intempestif -, ces deux-là tombent naturellement amoureux, la poursuite de leurs rêves respectifs risquant toutefois de court-circuiter leur relation naissante, suivie pendant quatre saisons…

Entamé par une chorégraphie endiablée sur une autoroute de Los Angeles, La La Land ressemble à bien des égards à un fantasme de musical, avec ce que cela peut supposer d’aussi enchanteur que résolument over the top. Et Chazelle ne se refuse rien, pas même de citer, dans un autre registre, Rebel Without a Cause pour une scène magique à l’observatoire de Griffith Park, par exemple… L’entreprise n’est pas que muséale pour autant, et il émane de ce film une fraîcheur et une liberté réjouissantes, tandis que la vie s’y invite sur les pas de ses deux protagonistes, certes pas les meilleurs chanteurs du monde, mais un charisme et un allant stupéfiants. Porté par leur alchimie ravageuse, il y a là un hommage vibrant au cinéma, au jazz et à Los Angeles, une réflexion sur l’art et les compromis, et une partition aussi émouvante qu’euphorisante résonnant, par-delà les péripéties du scénario, comme la mélodie du bonheur…

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