Critique

Morning Glory

COMÉDIE | L’info matinale à la télévision inspire une comédie pétillante en diable, avec une épatante Rachel McAdams et un surprenant Harrison Ford.

Certaines vocations naissent tôt, très tôt. C’est à l’âge de 8 ans seulement que Betty Fuller a décidé que son avenir serait à la télévision. Deux décennies plus tard, son rêve s’est en partie réalisé, puisqu’elle a un job de productrice dans une chaîne du New Jersey où elle bosse dès avant l’aube, et sans compter, pour une émission du genre Télé-matin. Quand son patron lui annonce, en lieu et place de la promotion qui lui semblait promise, qu’il doit la licencier pour faire place à un professionnel plus expérimenté, Betty accuse le coup. Mais ne voulant pas renoncer à ses ambitions, elle rebondit en décrochant un emploi dans une chaîne importante de New York. Un cadeau empoisonné, car il lui faudra redynamiser un programme d’informations matinales ayant atteint un état quasi végétatif et se traînant au plus bas dans les chiffres d’audience… Comment la jeune femme se dévouera pour relever le défi, le film de Roger Michell le raconte avec verve et avec rythme, sur le mode de la comédie hollywoodienne classique où le rire se nourrit tantôt de l’embarras de l’héroïne, tantôt de l’opposition des caractères, tantôt d’un trait satirique auquel le milieu concerné prête évidemment le flanc plus que de nombreux autres.

Sous les rires, un vrai sujet

Rachel McAdams signe dans Morning Glory une des ces performances qui peuvent électriser l’écran. La jeune comédienne fait flèche de tout bois, illuminant chaque facette de son personnage de bosseuse oubliant d’avoir une vie privée. Epatante dans les scènes de bureau et de plateau, où sa lutte contre l’inertie presque générale prend parfois des dimensions burlesques, elle l’est aussi dans les séquences de séduction à rebours où Betty fait face aux avances d’un collègue producteur joué par Patrick Wilson. Autour d’elle, Jeff Goldblum (en boss très et trop relax) et Diane Keaton (en présentatrice plus critique des autres que d’elle-même) livrent des prestations assez drôles. Mais c’est, de manière on ne peut plus inattendue, Harrison Ford qui fait le plus bel apport dans son personnage d’ex-star du reportage. Il incarne Mike Pomeroy, journaliste sérieux plusieurs fois primé (il a eu le Pulitzer) qu’une clause de son contrat avec la chaîne oblige à accepter l’appel de Betty Fuller à devenir co-présentateur de l’émission. Ford n’a plus été aussi bon depuis des lunes, et ses scènes d’hostilité avec Rachel McAdams sont un régal. Même si, sous les rires grinçants, s’esquisse une vraie question sur les rapports de plus en plus ambigus entre information et divertissement. Et que la réponse apportée par le film n’inspire pas forcément, elle, l’hilarité…

Morning Glory, comédie de Roger Michell. Avec Rachel McAdams, Harrison Ford, Diane Keaton. 1 h 47. SORTIE: 13/04. ***

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Louis Danvers

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