Magritte du Cinéma : « InSyriated » grand gagnant avec six prix

Philippe Van Leeuw © Belga
FocusVif.be Rédaction en ligne

« InSyriated » de Philippe Van Leeuw a été sacré « Meilleur film » samedi soir lors de la huitième cérémonie des Magritte du Cinéma, les prix qui récompensent le meilleur du 7e art belge. Le long métrage a raflé 6 prix au total, sur ses 6 nominations.

Il a remporté les Magritte du « Meilleur film », du « Meilleur scénario original ou adaptation », de la « Meilleure réalisation », de la « Meilleure Image », de la « Meilleure musique originale » et du « Meilleur son ».

« Ce qui était très important c’était que le film ne prenne pas partie pour un camp contre l’autre », estime Philippe Van Leeuw. « C’était important pour que le film soit accueilli par le public le plus large possible, mais c’était important aussi pour les Syriens qui sont dans le film. (…) En ce qui me concerne, Bachar doit partir tout de suite ».

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Le réalisateur s’est imposé de nombreuses contraintes pour réaliser ce huis clos tourné en langue arabe à l’étranger. Mais en traitant d’une guerre qui lui est lointaine, il est revenu avec un message sur les réfugiés dans nos pays européens : « Le film donne un élément de compréhension sur les raisons pour lesquelles ces gens sont arrivés jusqu’à chez nous, parce qu’ils ont été obligés de tout quitter, de partir et de tout laisser derrière et ils ont pris des risques insensés pour arriver jusqu’ici. Ca, c’est une réalité et on a un petit peu du mal à la comprendre quand on ne voit que les gens qui sont groupés devant le bureau de l’immigration ou ailleurs. Mais, ils sont là pour une raison essentielle. Ils n’ont pas ailleurs où aller »

Peter Van den Begin a été couronné « Meilleur acteur » dans « King of the Belgians »

Le Magritte du « Meilleur acteur » a été attribué à Peter Van den Begin pour son rôle dans « King of the Belgians ».

Il concourrait contre Jérémie Renier (« L’amant double »), Matthias Schoenaerts (« Le fidèle ») et François Damiens (« Otez-moi d’un doute »). Peter Van den Begin jouait également un policier violent dans « Dode hoek » de Nabil Ben Yadir. « Il y avait seulement deux mois entre les deux films », remarque Peter Van den Begin. « Ce sont des extrêmes et c’est le rêve d’un acteur que de jouer des personnages si éloignés ».

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Pour le grand rôle du Roi des Belges, l’acteur s’est longuement préparé : « Ils m’ont dit de ne pas chercher à imiter notre roi, mais de chercher le roi en moi-même. Le fait de filmer chronologiquement m’a beaucoup aidé ». « King of the Belgians » de Peter Brosens & Jessica Woodworth raconte l’épopée humoristique du roi des Belges à travers les Balkans. En mission économique en Turquie, il cherche par tous les moyens à retourner en Belgique, pays qui vient tout juste d’éclater après la déclaration d’indépendance de la Flandre. En recevant son prix, l’acteur Peter Van den Begin a adressé avec humour une invitation au souverain Philippe à visionner le film en sa compagnie.

Emilie Dequenne « Meilleure actrice pour son rôle dans « Chez nous »

Emilie Dequenne a été consacrée « Meilleure actrice » pour son rôle dans le film « Chez nous » de Lucas Belvaux. Elle faisait face à Cécile de France (« Otez-moi d’un doute »), Fiona Gordon (« Paris pieds nus ») et Lucie Debay (« King of the Belgians »). Emilie Dequenne a déjà été récompensée par deux fois dans cette catégorie pour « À perdre la raison » et « Pas son genre ». Dans « Chez nous », l’actrice endosse le rôle de Pauline, une infirmière à domicile appréciée de ses concitoyens qui pratique dans le nord de la France.

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Elle se voit enrôlée en politique par un parti d’extrême droite et nous en fait découvrir ses coulisses et ses manigances électorales. A travers son parcours initiatique, ce sont les motivations des électeurs et leurs difficultés face à la vie qui transparaissent.

Magritte d’honneur pour Sandrine Bonnaire: « J’ai peut-être encore d’autres choses à dire »

Un Magritte d’honneur a été remis à la comédienne et réalisatrice Sandrine Bonnaire pour l’ensemble de sa carrière.

Figure incontournable du cinéma d’auteur francophone, l’actrice a commencé à tourner dès l’âge de 15 ans. Ses débuts, elle les a fait dans le film « A nos amours » de Maurice Pialat. Ces premiers pas lui vaudront le César du Meilleur espoir féminin. Deux ans plus tard, elle est couronnée meilleure actrice aux César pour son rôle de Mona dans « Sans toit ni loi » d’Agnès Varda.

Outre ces deux prix, elle se distingue par cinq nominations pour le César de la meilleure actrice et un Prix d’interprétation à la prestigieuse Mostra de Venise pour « La Cérémonie » de Claude Chabrol en 1995. Issue d’une famille nombreuse et d’un milieu modeste, le naturel de son jeu séduit de nombreux réalisateurs d’envergure, parmi lesquels Patrice Leconte, Jacques Doillon, André Téchiné, Jacques Rivette, Claude Chabrol, Régis Wargnier, Raymond Depardon. Le critique cinéma Hugues Dayez a fait valoir sur scène les épreuves de la vie qu’elle a affronté avec force.

Si l’actrice s’est dite touchée par cette récompense pour sa carrière passée, c’est une femme tournée vers l’avenir et prête à relever de nouveaux défis qui s’est exprimée sur scène et devant la presse : « Ma première réalisation est le documentaire sur ma soeur. Je ne me suis pas dit « Je vais faire un beau film » ou « J’ai envie d’être réalisatrice ». Je me suis dit ‘Je vais faire un film pour tenter de faire avancer à mon petit niveau la cause de la prise en charge de l’autisme’. Ca m’a encouragé et ça m’a permis de me dire que, oui, peut-être que j’étais capable de réaliser un film et que peut-être j’ai encore d’autres choses à dire ». Sandrine Bonnaire a également parlé de son premier long-métrage de fiction qu’elle réalisera prochainement sur la naissance sous X. Dans ce projet, elle a cherché à comprendre les mécanismes de construction des individus, en l’absence de racines. Sandrine Bonnaire est la deuxième femme à recevoir un Magritte d’honneur après Nathalie Baye.

Le reste du palmarès

« Noces » de Stephan Strecker (8 nominations) repart avec deux statuettes. L’actrice Aurora Marion a décroché le Magritte de la « Meilleure actrice dans un second rôle » pour ce film largement inspiré d’un crime d’honneur perpétré en 2007 en Belgique. Il a également remporté le Magritte des « Meilleurs costumes » par le travail de Sophie Van Den Keybus.

Le Magritte du « Meilleur film flamand » a récompensé « Home » de Fien Troch. Le Magritte du « Meilleur premier film » a été attribué à « Faut pas lui dire » de Solange Cicurel. Celui du « Meilleur montage » est allé à Sandrine Deegen pour « Paris pieds nus » de Dominique Abel & Fiona Gordon. Le film « Grave » de Julia Ducournau a été par deux fois récompensé. Il s’est vu attribuer le Magritte du « Meilleur film étranger en coproduction » et celui pour les « Meilleurs décors » de Laurie Colson. Jean-Benoît Ugeux a reçu le Magritte du Meilleur acteur dans un second rôle pour son interprétation dans « Le Fidèle ». Maya Dory (« Mon Ange ») a reçu le Magritte du « Meilleur espoir féminin » et Soufiane Chilah (« Dode hoek ») celui du « Meilleur espoir masculin ».

« Burning out » a été reconnu comme le « Meilleur documentaire » de cette édition. Le « Meilleur court-métrage de fiction » est allé à « Avec Thelma » de Ann Sirot & Raphaël Balbon. Le « Lion et le singe » de Benoît Feroumont a lui reçu le Magritte du « Meilleur court-métrage d’animation ».

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