Les Schtroumpfs: coulisses d’un smurf movie

Cinquante-trois ans après leur première apparition dans Spirou, les Schtroumpfs découvrent New York et le cinéma en 3D. Les yeux dans les bleus…

Mi-juin 2010. Le Queens. Kaufman Astoria Studios. Des bâtiments dans lesquels ont été tournés L’Impasse avec Al Pacino, la comédie musicale Hair et les 2 premiers films des Marx Brothers. Jamais on n’imagine de la rue l’espace qui se cache derrière ces murs. Un immense hangar. Un complexe vert, le studio le plus écolo de la ville, en pleine période bleue. C’est là que se tournent The Smurfs. Les Schtroumpfs. Un film évidemment consacré aux petits personnages imaginés par Peyo en 58 et introduits dans les aventures de Johan et Pirlouit avant de devenir un spin-off. Mélange de prises de vue réelles et d’images de synthèse (il est le premier film tiré de la BD à ne pas être uniquement en animation), Les Schtroumpfs de Raja Gosnell débarquent sur nos écrans en 2D et 3D et sont partis pour ouvrir une trilogie. L’histoire se déroule à New York où les hommes (et la femme) bleus ont atterri après avoir été chassés de leur village par le méchant Gargamel. Pris au piège, ils doivent trouver un moyen de rentrer chez eux et d’échapper à leur ennemi juré.

Jordan Kerner avait déjà envisagé une adaptation cinématographique des Schtroumpfs en 1980 mais le producteur avait dû se limiter à une série télévisée animée -256 épisodes en 8 ans tout de même. Il a ensuite dû retrousser ses manches afin d’obtenir les droits pour monter son film. Le projet a beau sembler très amerloque, il a étroitement collaboré avec Véronique Culliford, la fille de Peyo. « Les premiers contacts avec la famille remontent à 1997, se souvient-il. Leur succès en est la preuve. Les Schtroumpfs sont universels. Nous avons donc essayé d’en conserver la nature, de perpétuer les valeurs de leur communauté et de préserver leur innocence. Puis aussi de dépeindre correctement leur environnement. »

A l’entrée du plateau trône la machine à extraire l’essence des Schtroumpfs. Un drôle d’appareillage mécanique qui semble sorti de La Cité des enfants perdus, le film français de Caro et Jeunet. Elle est l’oeuvre de Jimmy Mazzola, un chef accessoiriste qui a l’habitude de bosser avec Woody Allen, a travaillé sur Big, Donnie Brasco, Elf, The Village

Plus loin, l’équipe a recréé pratiquement à l’identique le château du Belvedere. Un bâtiment à l’architecture néo-gothique dont la construction, en schiste de Manhattan, a débuté en 1869 sur Vista Rock, le deuxième point le plus élevé de Central Park. La réplique est encerclée d’une immense toile cylindrique qui représente New York de nuit.

Sur la terrasse, Raja Gosnell s’entretient longuement avec Gargamel. Contrairement à ce que certains auraient pu croire, Gargamel ne sort pas d’un ordinateur. Il est interprété par Hank Azaria. Un comédien connu pour son travail de doubleur sur The Simpsons où il assurait les voix d’Apu, Moe et Wiggum mais qu’on a pu aussi voir à l’écran plus ou moins brièvement dans Friends, Heat, La Nuit au musée 2 et The Birdcage, le remake de La Cage aux folles.

« La fille de Peyo a pleuré quand elle l’a vu pour la première fois », glisse le producteur entre 2 prises. Azaria, lui, verse des larmes chaque matin quand il s’assied pour le maquillage. Même s’il s’est rasé les cheveux afin d’accélérer le processus de transformation, il a passé au total 130 heures pour devenir une cinquantaine de fois Gargamel…

Schtroumpfs new-look

Sur un autre plateau, qui fait penser à un décor des Teletubbies, Larry Madrid entraîne ses chats. Gargamel ne fait évidemment rien sans Azraël. Et les Schtroumpfs dans tout ça, nous direz-vous? On n’en voit que des répliques repères puisqu’il s’agit de personnages d’animation. L’équipe a dû modifier leur apparence, apprend-on, afin qu’ils soient réalistes dans un univers en 3 dimensions. Eux qui ont toujours baigné dans la 2D que ce soit en bande dessinée ou en dessin animé. Leur texture de peau a également fait l’objet d’énormément d’attention. Histoire de leur conférer des pores, des imperfections cutanées et du duvet…

« J’ai pas mal regardé Les Schtroumpfs quand j’étais petite, se souvient l’une des comédiennes, Jayma Mays. A cause de ma mère qui était fan et que je voulais faire râler, je prenais toujours le parti de Gargamel. » Par contre, après avoir embrassé Neil Patrick Harris, alias Docteur Doogie (et Barney dans How I met your mother), elle s’est empressée d’appeler toutes ses copines. Une question de génération…

Julien Broquet, à New York

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