Le prochain film de Lars von Trier sera adapté à l’âge de l' »Homo Trumpus »

Le tatouage du réalisateur danois, photographié lors de sa rétrospective à Berlin © REUTERS
Lola Contessi Stagiaire

Le nouveau président des États-Unis n’en finit plus d’inspirer les artistes. Après les protestations hip hop des Grammy Awards, les discours de la Berlinale et l’installation He will not divide us de Shia Laboeuf, il se retrouve dans le travail du réalisateur danois Lars von Trier.

Depuis 2014, le réalisateur danois Lars von Trier laisse planer le suspense sur son prochain film. Il avait promis de suivre les aventures sanglantes de Jack L’Éventreur sous la forme d’une série, avant d’opter pour un long-métrage l’année passée. Depuis le début du mois de février, sa compagnie Zentropa Productions laisse filtrer des informations sur son compte Facebook officiel. On sait maintenant que les acteurs Bruno Ganz et Matt Dillon, pressenti pour le rôle du célèbre tueur en série, seront accompagnés de Riley Keough et Sofia Grabol. La carrière de Riley Keough est sur la pente ascendante, la jeune actrice ayant joué dans le dernier Mad Max et dans American Honey. Sofia Grabol s’est quant à elle fait connaitre pour son rôle d’enquêtrice dans l’excellente série danoise The Killing, l’univers du crime ne lui étant donc pas inconnu.

Après le casting, le réalisateur a également planté le décor. Suivant 12 ans de la vie du plus célèbre tueur en série de l’histoire, The House That Jack Built devrait s’inscrire dans la lignée sombre, mélancolique et nihiliste de sa filmographie. Lars von Trier aime à rappeler qu’il souffre d’anxiété depuis son enfance et qu’elle influence énormément son travail. Antichrist décrivait le basculement d’une femme dans la folie après la mort de son enfant, Melancholia supposait que la dépression pouvait trouver sa résolution dans la fin pure et simple du monde terrestre, tandis que les deux volets de Nymphomaniac suivait les errances sexuelles et l’immense solitude d’une jeune femme. Le prochain film du réalisateur nordique promet son lot de sordide et d’horreur.

Lars von Trier vient de diffuser une photo inspirée du film Vampyr de Carl Theodor Dreyer dans laquelle il se met en scène comme le passeur de la mort. Il a également partagé un article du Guardian dans lequel il déclare que « The House That Jack Built célèbre l’idée que la vie est diabolique et sans âme, ce qui a malheureusement été confirmé par la récente montée de l’Homo trumpus, le roi des rats« . Après les déclarations polémiques de 2011 qui l’avaient fait bannir de Cannes, celles-ci devraient recevoir l’approbation générale. En 2015, le réalisateur affirmait au Guardian qu’en vivant relativement confortablement au Danemark, il était en position de se rebeller. C’est ce qu’il prouve une fois de plus en associant indirectement Donald Trump à l’atmosphère sombre et meurtrière de son futur film.

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