Critique

[Le film de la semaine] The Shape of Water de Guillermo del Toro, une splendeur!

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

ROMANCE/FANTASTIQUE | Pour son dixième long métrage, Guillermo del Toro renoue avec une inspiration voisine de celle de L’Échine du Diable et du Labyrinthe de Pan.

[Le film de la semaine] The Shape of Water de Guillermo del Toro, une splendeur!

Dixième long métrage de Guillermo del Toro, The Shape of Water voit le réalisateur mexicain renouer avec une inspiration voisine de celle de L’Échine du Diable et du Labyrinthe de Pan. Et situer dans les replis de la Guerre froide, en 1962 plus précisément, une singulière histoire d’amour, celle qui va naître entre Elisa (Sally Hawkins, magnétique), une employée muette préposée au nettoyage d’une base américaine ultrasecrète, et la créature amphibie (Doug Jones, collaborateur régulier de del Toro depuis Mimic) ramenée d’Amérique latine pour y faire l’objet d’expériences menées en toute discrétion. Un « monstre » attisant bien des convoitises et voué à l’annihilation par le traitement infligé par le responsable des opérations, Richard Strickland (Michael Shannon, jouissif), mais avec lequel la solitaire Elisa ressent une connexion d’autant plus profonde qu’il est le seul à la voir pour ce qu’elle est…

Il fallait assurément la virtuosité et la sensibilité de Guillermo del Toro pour réussir un tel film, déployant sa vision fantastique dans un contexte réaliste, et faisant d’un conte de fées sur la différence « à la manière de » La Belle et la Bête une métaphore aiguisée de l’Amérique et du monde d’aujourd’hui. Assumant crânement une absence totale de cynisme, affichant son romantisme sans rougir, The Shape of Water avance résolument à contre-courant. Autant que par cette disposition d’ensemble, le film ensorcelle par sa richesse visuelle comme par sa mise en scène virevoltante, le réalisateur, non content de citer des classiques du cinéma de science-fiction (et notamment The Creature of the Black Lagoon, de Jack Arnold), emportant le spectateur dans un ballet que l’on jurerait chorégraphié par Gene Kelly. Un numéro d’équilibriste, pour un film en tous points somptueux, justement récompensé du Lion d’or à la dernière Mostra. Une splendeur!

De Guillermo del Toro. Avec Sally Hawkins, Michael Shannon, Richard Jenkins. 2h03. Sortie: 31/01. ****(*)

>> Lire également notre interview de Guillermo del Toro.

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