Critique

[Le film de la semaine] The Assassin, de Hou Hsiao-hsien

Shu Qi dans The Assassin de Hou Hsiao-hsien © DR
Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

ARTS MARTIAUX | Hou Hsiao-hsien s’illustre dans une oeuvre inscrite directement mais aussi très personnellement dans le genre populaire par excellence du film d’arts martiaux.

Le passage par le film d’arts martiaux à résonance historique serait-il comme une étape obligée pour un réalisateur chinois, même connu et reconnu pour tout autre chose? Après son compatriote Ang Lee (Tigre et Dragon) et son collègue de Hong Kong Wong Kar-wai (The Grandmaster), c’est au tour du Taïwanais Hou Hsiao-hsien de s’illustrer dans une oeuvre inscrite directement mais aussi très personnellement dans le genre populaire par excellence. Avec sa scénariste Chu Tien-wen, il a choisi l’époque de la puissante dynastie Tang, et plus précisément le IXe siècle, pour faire évoluer son héroïne Nie Yinniang. Une jeune femme qui a reçu son éducation d’une nonne férue d’arts martiaux. Revenant dans sa famille nantie d’un bagage intellectuel mais aussi -et secrètement- d’une formation à tuer, elle usera de sa lame en justicière, dans un empire qui se délite sous l’effet des trahisons de seigneurs de province…

Hou recompose le duo de Three Times (2005), la sublime Shu Qi interprétant le rôle titulaire tandis que Chang Chen (il jouait aussi dans The Grandmaster) campe son cousin… devenu sa cible. Le grand cinéaste ne sacrifie pas ses principes (recherche de la réalité, obsession du détail authentique, quête de ce présent absolu que seul permet le cinéma) au nom des contraintes propres au film d’arts martiaux, au wuxia (récit -littéraire, à l’origine- des aventures de « chevalier errant » dans le cadre de la Chine ancienne) en particulier. La violence est sporadique et jamais source de plaisir en elle-même. Une recréation d’époque extrêmement soignée offrant un écrin idéal aux évolutions physiques mais aussi morales d’une héroïne d’autant plus admirable que son humanité s’avère plus irréductible encore que son pouvoir létal. La beauté est ici partout, et résonne en nous bien après le générique final.

DE HOU HSIAO-HSIEN. AVEC SHU QI, CHANG CHEN, YUN ZHOU. 1H45. SORTIE: 24/02.

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