Critique

Le film de la semaine: Notre petite soeur, d’Hirokazu Kore-eda

Notre petite soeur, d'Hirokazu Kore-eda © Mikiya Takimoto
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

DRAME | Adaptant un roman graphique de Yoshida Akimi, Hirokazu Kore-eda, le réalisateur de Nobody Knows et Still Walking, signe un drame familial délicat, un film lumineux glissant, au rythme des saisons, vers une harmonie souveraine…

De Still Walking en Tel père, tel fils, Hirokazu Kore-eda s’est fait le peintre inspiré de la famille japonaise, une veine qu’il explore à nouveau aujourd’hui à la faveur de Notre petite soeur. Adapté du roman graphique Umimachi Diary, de Yoshida Akimi, le film a pour cadre Kamakura, une petite ville de bord de mer. C’est là, dans une vaste maison, que vivent trois soeurs: Sachi, l’aînée, altière et responsable, Yoshino, la cadette, plus frondeuse, et Chika, la benjamine, à la nature un brin rêveuse. Le jour où le devoir les conduit aux funérailles de leur père qui les avait abandonnées une quinzaine d’années plus tôt, les jeunes femmes font la connaissance de Suzu, leur demi-soeur, quatorze ans et désormais orpheline. Sous l’impulsion de Sachi, elles proposent de l’accueillir dans la demeure familiale, décision qui va les amener à reconsidérer leur existence…

Porté par une mise en scène d’une sobre élégance, Notre petite soeur s’inscrit dans la continuité de l’oeuvre de Kore-eda -on pense encore, fugacement, à Nobody Knows, voire à After Life. A défaut de surprendre, le réalisateur nippon atteint ici à une forme de grâce sereine, signant une chronique familiale aux nuances délicates et aux variations subtiles; un film glissant au rythme des saisons vers une harmonie souveraine, ponctuée de la discrète mélancolie propre à un cinéma en prise sensible sur le temps qui passe (et instruisant, à ce titre, un stimulant rapport entre les vivants et les morts). Kore-eda a l’humeur plus douce qu’amère, et ose une bienveillance confinant parfois à la mièvrerie. Pour autant, il y a là, habité par quatre actrices lumineuses, mieux qu’un film en tous points charmant -quelque chose comme un concentré de beauté, culminant dans une scène finale d’une bouleversante intensité.

DE HIROKAZU KORE-EDA. AVEC AYASE HARUKA, NAGASAWA MASAMI, HIROSE SUZU. 2H06. SORTIE: 18/11.

Dans le Focus du 13 novembre, notre interview d’Hirokazu Kore-eda.

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