[Le film de la semaine] Maggie’s Plan, à la recherche du bonheur

COMÉDIE | Délicieuse fantaisie new-yorkaise, Maggie’s Plan s’inscrit également dans la tradition de la comédie du remariage…

« I need a baby… » A l’entame de la trentaine, Maggie (Greta Gerwig), une New-Yorkaise spittante incapable de se fixer, décide d’avoir un enfant par insémination artificielle. A peine a-t-elle pris les dispositions nécessaires, recourant aux services d’un ex-condisciple reconverti dans une entreprise de pickels, qu’elle fait la connaissance de John Harding (Ethan Hawke), professeur d’anthropologie doublé d’un aspirant écrivain. Et par ailleurs père de deux enfants, installé dans un mariage bancal avec Georgette (Julianne Moore), une intellectuelle surtout absorbée par son travail et sa personne. La suite est écrite, mais si Maggie et John filent bientôt le parfait amour en effet, les choses dévient pourtant du cours escompté. Qu’à cela ne tienne: la jeune femme a de la ressource, et imagine dans la foulée un plan B…

Avec Maggie’s Plan, Rebecca Miller (The Private Lives of Pippa Lee) livre une savoureuse fantaisie new-yorkaise, comédie sentimentale aussi sophistiquée qu’affûtée auscultant le couple et autres choses sérieuses dans un mélange concluant de légèreté et d’esprit. On pense, à la découverte de ce triangle mouvant, aux « screwball comedies » de la grande époque, mais aussi au cinéma d’un Woody Allen, ou encore à celui de Noah Baumbach -parentée renforcée par l’omniprésence de Greta Gerwig, épatante dansun emploi où elle excelle, celui de l’innocente engagée dans des entreprises la dépassant, et dont la maladresse pourrait confiner à l’art de vivre. A quoi Julianne Moore, imparable, apporte un surcroît de piment, achevant de faire de Maggie’s Plan une comédie loufoque au goût acide -un tout bon plan de cinéma.