Critique

[Le film de la semaine] Kollektivet, de Thomas Vinterberg

Kollektivet (The Commune), de Thomas Vinterberg © DR
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

DRAME | Alternant films de commande et projets personnels, Thomas Vinterberg signe, avec Kollektivet, un film librement inspiré de ses souvenirs d’enfance, dans une communauté à Copenhague.

Remis en selle par les succès de Submarino et plus encore de La Chasse, Thomas Vinterberg alterne, depuis, oeuvres de commande et projets plus personnels. Après son adaptation réussie de Far from the Madding Crowd, d’après Thomas Hardy, voici donc Kollektivet, un film qui emprunte à ses propres souvenirs d’enfance et conduit le spectateur à Copenhague, dans les années 70. C’est là que, ayant hérité de la vaste demeure familiale, Erik (Ulrich Thomsen), un professeur d’architecture, décide, sous l’impulsion de sa femme Anna (Trine Dyrholm), présentatrice star de la télé danoise, et de leur fille Freja (Martha Sofie Wallstrom Hansen), d’en faire une communauté, invitant leurs amis à venir y vivre avec eux. Un « casting » plus loin, ils sont une dizaine à investir, euphoriques, une maison dont les « règles » sont établies collectivement, dans une stimulante effervescence. Un équilibre toutefois fragilisé lorsqu’Erik tombe amoureux de l’une de ses étudiantes, Emma (Helene Reingaard Neumann), qu’il invite à rejoindre le petit groupe…

On retrouve pour partie dans Kollektivet cette énergie qui enflammait Festen, le premier opus de Thomas Vinterberg -parenté confortée par la présence au générique des deux films d’Ulrich Thomsen et Trine Dyrholm. Récompensée à Berlin, cette dernière est tout simplement phénoménale dans le rôle d’une femme ballottée au gré d’humeurs adverses, au risque de lâcher prise. Mais s’il y a là un portrait bouleversant, nourri encore de la dynamique singulière découlant de l’imbrication de l’intime et du collectif, il manque toutefois à Kollektivet cet élan qui aurait pu transcender le drame familial pour embrasser, plus globalement, l’humeur généreuse d’une époque porteuse d’utopie(s) dont ne subsiste aujourd’hui que la nostalgie…

DE THOMAS VINTERBERG. AVEC ULRICH THOMSEN, TRINE DYRHOLM, HELENE REINGAARD NEUMANN. 1H51. SORTIE: 13/04.

Dans le Focus du 8 avril, notre interview du réalisateur, sa filmographie…

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