Critique

[Le film de la semaine] Downsizing, d’Alexander Payne

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

COMÉDIE DRAMATIQUE/SCIENCE-FICTION | S’appuyant sur un concept ingénieux, le nouveau film du réalisateur de The Descendants et Nebraska tient à la fois de la fable humaniste et de la satire sociale.

[Le film de la semaine] Downsizing, d'Alexander Payne

Les cinéphiles n’ont pas oublié The Incredible Shrinking Man (L’Homme qui rétrécit), petit bijou de science-fiction tourné par Jack Arnold en 1957, qui voyait un homme rétrécir inexorablement après avoir traversé un nuage radioactif, en quelque expression limpide des peurs de l’époque. Nouveau film d’Alexander Payne (The Descendants, Nebraska), Downsizing repose sur un principe voisin: après de longues années de recherche, des scientifiques norvégiens mettent au point un programme permettant de diminuer la taille de l’homme à un peu moins de treize centimètres. Un moyen commode, estiment-ils, de réduire de façon drastique les problèmes liés à la surpopulation, et notamment la surconsommation et la pollution -les déchets produits pendant quatre ans par les habitants du village-témoin tiennent dans un sac-poubelle-, afin de sauver la planète. Dix ans ont passé lorsque, alléchés comme d’autres par les avantages financiers liés au « downsizing » (le coût de la vie est à l’échelle) et la perspective de conditions de vie meilleures, Paul et Audrey Safranek (Matt Damon et Kristen Wiig), un couple d’Américains lambda, décident de quitter Omaha, Nebraska, pour rejoindre l’une des petites communautés miniatures ayant essaimé un peu partout…

S’appuyant sur un concept ingénieux, Downsizing tient à la fois de la fable humaniste et de la satire sociale. Débutant de manière hautement réjouissante, entre SF vintage et réalité parallèle n’étant pas sans évoquer le Truman Show de Peter Weir, le film opère bientôt un virage à 180 degrés, étalant ses bonnes intentions sans faire l’économie d’un simplisme excessif. Pour autant, le constat d’ensemble dressé par Alexander Payne et son scénariste attitré, Jim Taylor, reste pessimiste: peu importe les circonstances, l’homme tend à toujours reproduire les mêmes schémas. Et si Matt Damon campe à la perfection un individu ordinaire, Christoph Waltz lui offre un contrepoint cynique de circonstance, leur relation donnant le « la » du film: léger dans le ton, plus grinçant qu’il n’y paraît sur le fond…

De Alexander Payne. Avec Matt Damon, Hong Chau, Christoph Waltz. 2h15. Sortie: 17/01. ***(*)

>> Lire également notre interview d’Alexander Payne.

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