Le BRIFF, à la fois cinéphile et populaire

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Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Le premier Brussels International Film Festival s’ouvre ce 20 juin. Le point sur les temps forts du programme.

Un festival de cinéma généraliste à Bruxelles? Nombreux sont ceux à s’y être essayés pour invariablement s’y casser les dents. Après plusieurs décennies de projets à géométrie variable, voici donc le Briff, pour Brussels International Film Festival, porté par l’ASBL Un Soir Un grain (déjà derrière le Brussels Short Film Festival), et qui ambitionne de faire de Bruxelles la capitale du cinéma pendant onze jours, du 20 au 30 juin. À cette fin, les organisateurs ont su s’assurer le concours de divers partenaires institutionnels (Ville, Région, FWB, Cocof) mais aussi de plusieurs coproducteurs, le festival se déployant dans six salles (Bozar, Flagey, Vendôme, Galeries, UGC et Palace), à quoi s’ajouteront un Movie Village sur le boulevard Anspach et des séances en plein air au Mont des Arts, histoire d’inscrire dans la ville une manifestation se voulant à la fois cinéphile et populaire.

Joli coup assurément, c’est le fort attendu L’homme qui tua Don Quichotte de Terry Gilliam qui lancera les festivités. La suite du programme brasse large, trois compétitions -internationale, européenne et belge- en constituant la colonne vertébrale. Au menu de la première, quelques pépites en provenance de festivals majeurs et notamment, débarqués en droite ligne de la Croisette, le bouleversant Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré mais aussi Under the Silver Lake, film noir labyrinthique de David Robert Mitchell ou encore Dogman, de Matteo Garrone. La compétition européenne se propose pour sa part de révéler des talents émergents tandis que sa pendante nationale alignera un panachage d’inédits -pointons Doubleplusungood de Marco Laguna et le documentaire Grand’Messe de Valéry Rosier et Méryl Fortunat-Rossi, sur le Tour de France- et de reprises de films sortis ces derniers mois (Zagros, Bitter Flower…).

Essentiellement rétrospectif, le volet off ne s’annonce pas moins alléchant avec, 50 ans après mai 68, un module dévolu au cinéma subversif (de If…., de Lindsay Anderson, à Much Loved, de Nabil Ayouch) et un autre (Me, Myself & I) aux acteurs ou réalisateurs jouant leur propre rôle (de Being John Malkovich, de Spike Jonze, au Bal des actrices, de Maïwenn). S’y ajoutent une poignée de projections en plein air (Grease, de Randall Kleiser, qui se fendra d’une master class, The Big Lebowski, des frères Coen, Back to The Future, de Robert Zemeckis, mais aussi… Le Gendarme de Saint-Tropez, de Jean Girault, plaisir coupable assumé des organisateurs), une extension du festival Are You Series? (avec notamment Picnic at Hanging Rock) et un détour par la réalité virtuelle (dont le making of en VR de Isle of Dogs, de Wes Anderson). Enfin, last but not least, l’invitée d’honneur de cette première édition sera Claudia Cardinale, qui gratifiera les spectateurs d’une masterclass, en marge de la projection de quelques-uns de ses plus grands films, du Guépard à Il était une fois dans l’Ouest

Brussels International Film Festival, du 20 au 30/06 à Bruxelles. www.briff.be

>> (Re)lire notre interview de Jonathan Pryce et les coulisses du tournage de L’Homme qui tua Don Quichotte.

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