La Chine, nouvel eldorado des (mauvais) films américains?

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Stagiaire Le Vif

À l’instar de Pacific Rim en 2013, la Chine semble être le point de salut pour Warcraft, le nouveau film de Duncan Jones. Flop aux États-Unis, c’est son succès dans les salles chinoises qui rapporte énormément d’argent à la superproduction adaptée des jeux vidéo éponymes.

À l’heure où les gros blockbusters américains réalisent davantage de recettes à l’extérieur du pays qu’à l’intérieur, la Chine pourrait bien sauver Hollywood, ou du moins une partie de ses films. Malgré un budget de plus de 150 millions d’euros, le film Warcraft, sorti aux États-Unis au début du mois, a récolté des critiques désastreuses et n’a accumulé que 20 millions d’euros de recettes dans le pays.

Pour autant, en trois jours seulement, le film a engendré 140 millions d’euros de recettes en Chine. Il faut dire que le film a été diffusé sur 67% des 39.000 écrans du pays, aussi bien dans les grandes mégalopoles que dans les petits villages. Pour expliquer ce succès, le magazine Variety évoque la popularité du jeu World of Warcraft sur le territoire, mais aussi la participation de Legendary Picture dans la production du film. Un groupe dont l’actionnaire majoritaire n’est autre que le conglomérat chinois Dalian Wanda Group, spécialisé dans le tourisme et l’hôtellerie de luxe.

Et ce nouveau blockbuster n’est pas un cas isolé. En 2013, c’est Pacific Rim, bien que déficitaire dans les salles américaines, qui avait conquis les cinémas chinois. Il faut dire que depuis quelques années, la Chine devient un marché de plus en plus juteux pour les producteurs hollywoodiens. En effet, depuis 2012, le nombre de films étrangers pouvant être diffusés chaque année en Chine est passé de 20 à 34. Dans le même temps, le pourcentage sur les recettes a été augmenté pour les producteurs et réalisateurs étrangers, passant de 13% à 25%. Une augmentation non négligeable pour les producteurs puisque les films américains représentent plus de 40% du box-office chinois.

En parallèle, les studios américains s’allient avec des firmes locales, comme Dalian Wanda Group, afin de pénétrer le marché et s’assurer une meilleure exposition, quitte à ajouter des scènes ou modifier leurs scénarios pour l’adapter au marché local. « Ce qui explique pourquoi des films récents comme Skyfall, Iron Man 3 ou Transformers 4 incluaient des séquences et/ou des comédiens made in China. James Cameron avait lui décidé, dès 2012, de s’associer à la société de production chinoise Tianjin North Film Group afin de lui fournir du matériel de tournage en 3D. Tout en annonçant avoir recruté des acteurs chinois pour jouer des Na’vi dans les prochaines suites d’Avatar« , apprenait-on dans un article de Metronews.

Bientôt des blockbusters made in China?

Et l’influence nouvelle des capitaux chinois ne s’arrête pas là. Le film de Guillermo del Toro, Pacific Rim, malgré son échec commercial aux US, connaîtra une suite grâce à son succès auprès du public étranger et en particulier celui de l’Empire du milieu… Une première pour une production hollywoodienne. Et il ne serait pas étonnant que Warcraft suive la même destinée, comme on le prédisait, pour le bonheur des Chinois, peut-être moins pour celui des Américains.

Quoi qu’il en soit, au vu du succès grandissant des films américains en Chine et des retombés financières engendrées, cela pourrait pousser les producteurs et réalisateurs locaux à produire leurs propres blockbusters, estime la star nationale Jackie Chan. Quoi de plus logique dans un pays qui devrait devenir, d’ici 2017, le plus gros marché cinématographique mondial, surpassant ainsi les États-Unis.

Par F.Ca.

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