La Berlinale, l’appel de l’inconnu

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Festival plus tourné que jamais vers l’avenir, la Berlinale entend, une fois n’est pas coutume pour son édition 2011 qui débute ce jeudi, faire émerger de nouveaux talents.

L’image projetée par le Festival de Berlin est plus cinéphile que jamais. La manifestation allemande a couronné l’an dernier, pour sa soixantième édition, un film turc (Miel) poétique en diable, mais si ardu qu’il n’a toujours pas, à l’heure où nous écrivons, trouvé de distributeur en Belgique…

La Berlinale aime la découverte, l’innovation, le risque, d’une manière bien plus constante que ses « rivaux » de Cannes et de Venise. Elle n’a pas attendu que cela soit « tendance » pour explorer les cinématographies orientales en général, chinoise et coréenne en particulier. Et si elle s’ouvre toujours plus qu’ailleurs aux productions du nord et de l’est européens, géopolitique oblige, elle ne boude pas pour autant les films américains indépendants. Même quand elle choisit une oeuvre produite par un grand studio américain (la Paramount dans le cas du film d’ouverture 2011), c’est avec une exigence artistique à laquelle répond magnifiquement le nouveau chef-d’oeuvre des frères Coen, True Grit.

Isabella Rossellini présidera cette année un jury où siègeront aussi, entre autres, le réalisateur canadien Guy Maddin, l’acteur star de Bollywood Aamir Khan, la costumière Sandy Powell et l’actrice Nina Hoss. Une place y a été réservée au talentueux et courageux Jafar Panahi, que le régime théocratique iranien a jeté en prison et dont on doute fort qu’il puisse en sortir pour être à Berlin. Un geste fort, bien dans le style d’un festival qui ne se veut inféodé à aucun pouvoir, fût-il en l’occurrence islamique.

La compétition verra défiler 21 films, parmi lesquels on relève d’emblée la première réalisation de l’acteur Ralph Fiennes, Coriolan, le nouveau Miranda July, The Future, le très attendu Cheval de Turin de Bela Tarr et Les Femmes du sixième étage de Philippe Le Guay. Six autres sections, certaines plus « têtes chercheuses » encore, se disputeront les regards.

Berlinale, 61e édition. Du 10 au 20 février. www.berlinale.de

Louis Danvers

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