Festival de Deauville (1): Sang, drogues et tchador

A Girl Walks Home Alone at Night © DR
Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

Film de vampire camé prenant pour cadre une ville fantôme iranienne hantée par une justicière en tchador, A Girl Walks Home Alone at Night, le premier long métrage d’Ana Lily Amirpour, a fait l’ouverture de la compétition deauvillaise ce samedi. Rock’n’roll.

Discours longs comme la plage aux planches normande, hommages à la pelle -à André Halimi, Lauren Bacall, Robin Williams et Jessica Chastain, en présence de la rousse incendiaire-, présentation du jury -sans Emmanuelle Béart, donc, le tournage en Inde de son nouveau film ayant été avancé-, projection du Magic in the Moonlight de Woody Allen et dîner mondain au Casino: Deauville était à la fête vendredi soir pour l’ouverture officielle de la 40e édition de son Festival du Cinéma Américain.

Mais les vraies choses sérieuses débutaient ce samedi, dès potron-minet, avec la projection du premier film de la compétition officielle: A Girl Walks Home Alone at Night d’Ana Lily Amirpour. Un conte de fées noir et acide prenant pour cadre Bad City, ville fantôme iranienne végétant sous une chape de solitude et de désolation, terrain de jeu des travestis et autres créatures de la nuit où l’on se fait sucer dans des terrains très vagues, où l’on se shoote à mort, où une vampire-justicière fait du skate-board en tchador et Dracula deale de l’ecsta.

Film-trip résolument hors norme co-produit par Elijah Wood, le premier long métrage d’Ana Lily Amirpour, cinéaste iranienne exilée aux Etats-Unis, surfe sur la mode des films de vampires à sa manière très singulière, lente et atmosphérique. Le tout porté par un noir et blanc sublime, et une esthétique de comic book -de Bad City à… Sin City, il n’y a qu’un pas, en effet. S’il y a là indéniablement une vraie proposition de cinéma, la chose a aussi les défauts de son originalité: parfois bêtement provocant, et faussement rebelle, A Girl Walks Home Alone at Night manque objectivement de maturité. Reste un bel objet plastique, et un pur ovni de cinéma de genre. Sûr qu’un film de vampire féministe iranien aux allures de western contemplatif américain, ce n’est pas tous les jours…

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content