Festival Anima: entre docus cafardeux et récit hilarant

Le festival du film d'animation Anima fermait ses portes dimanche 22 février. © Anima
Flora Eveno Stagiaire

Du 13 au 22 février se tenait le Festival du film d’animation Anima, sur l’animée place Flagey à Bruxelles. Pics de joie et de tristesse pour une dépression saisonnière réussie. Retour sur deux soirées de  » courts « .

Anima, vendredi 20 février. Il est 19h50 et la grande salle du Studio 4 est déjà très animée, pas encore sur l’écran mais dans les rangs des spectateurs. Le brouhaha se prolonge sur les bandes annonces, en boucle depuis deux semaines. Le public, des habitués journalistes ou vidéastes dissipés, partage ses impressions à qui veut l’entendre. La présentatrice récurrente d’Anima, Stéphanie Coerten se fait couper la parole. Ça commence bien.

Des docus carfardeux

Les projecteurs s’éteignent, la séance Docs & stories peut commencer. Au programme, des court-métrages animés sauce docu, un style qui tend à se développer depuis quelques années. Ambitieux. Mais ce soir-là, le public n’avait pas été prévenu qu’un documentaire c’était forcément déprimant. 5 court-métrages aussi plombant qu’une chape de plomb mettant en péril la réussite de notre vendredi soir, avec au menu: l’holocauste, l’homosexualité chez les hooligans, les mères en prison…

I love Hooligans, récit du quotidien d'un hooligan homosexuel.
I love Hooligans, récit du quotidien d’un hooligan homosexuel. © Jan-Dirk Bouw

Comme chaque année, Anima présente des séances très éclectiques, esthétiquement d’abord, de la simple ligne à la peinture à l’huile, ainsi que de bonnes et de mauvaises surprises. On retiendra le très juste I love Hooligans, basé sur le témoignage d’un hooligan gay. Violent et brut. Jan-Dirk Bouw prouve ici que l’on peut faire de la poésie dans les stades.

Soirée vendredi 20 février Docs & stories

A Portrait, Aristotelis Maragkos

I love Hooligans, Jan-Dirk Bouw

Os Prisioneiros, Margarida Madeira

Elmando, Octavian Anton

Children of the Holocaust, Zane Whitingham

Dimanche 22 février. La nuit n’est pas encore tombée, les enfants ont fait leurs devoirs en avance pour venir assister aux Cartoons d’Or. Les films animés catégorie humour se donnent en spectacle pour le dernier jour du festival du film d’animation. La séance s’ouvre sur un dessin animé burtonien, Boles ou le destin d’un écrivain halluciné ponctué de scènes de danse sur machine à écrire hallucinantes. Levée de rideau réussie. Le public est enthousiaste, et la qualité monte crescendo. Mention spéciale à Mr Hublot (visionnable encore quelques jours sur Arte), ou comment le quotidien d’un maniaque se voit transformé par l’arrivée d’un chien robot.

La Bûche de Noël, récit hilarant d'une veille de Noël.
La Bûche de Noël, récit hilarant d’une veille de Noël.© Stéphane Aubier et Vincent Patar

La cerise sur la Bûche

Le clou du spectacle, c’est le très attendu La bûche de Noël, récit hilarant d’une veille de Noël pour Cowboy et Indien, les jouets en plastique. Suite de la série Panique au village, nos géniaux compatriotes Stéphane Aubier et Vincent Patar, également réalisateurs d’Ernest et Célestine, exposent leur humour jubilatoire. Le court-métrage de 26 minutes, déjà projeté l’année passée était nominé aux César et a obtenu un Magritte. Une jolie manière de finir le week-end, l’éclaircie dans le ciel pluvieux.

Dimanche 22 février Cartoons d’Or

Boles, Spela Cadez

La petite Casserole d’Anatole, Eric Montchaud

Mademoiselle Kiki et les Montparnos, Amélie Harrault

Mr Hublot, Laurent Witz et Alexandre Espigares

La bûche de Noël, Stéphane Aubier et Vincent Patar (meilleur court-métrage aux Magritte, nominé aux César pour le Meilleur film d’animation en 2015)

Simhall est le gagnant du Grand Prix Anima

Le film suédois Simhall de Niki Lindroth von Bahr est lauréat du Grand Prix, décerné dimanche soir. Simhall, qui veut dire la piscine en suédois a été salué pour « la rigueur de la mise en scène, la singularité de l’univers, l’humour sobre et efficace, la force des personnages et la description d’un contexte social« .

Palmarès complet

Compétition internationale de court-métrages

Grand Prix Anima 2015 du Meilleur Court-métrage : SIMHALL, Niki Lindroth von Bahr, Suède

Mention spéciale: TEMPÊTE SUR ANORAK, Paul Cabon, France

Prix de la Critique pour le meilleur court-métrage : THROUGH THE HAWTHORN, Anna Benner, Grande-Bretagne

Prix Anima 2015 du meilleur court-métrage, catégorie films pour jeune public : LE VÉLO DE L’ELEPHANT, Olesya Shchukina, Belgique/France

Mention spéciale: DIMITRI A UBUYU, Agnès Lecreux & Fabien Drouet, France/Belgique/Suisse

Compétition internationale de court-métrages d’école

Prix Anima 2015 du meilleur court-métrage : LOOP RING CHOP DRINK, Nicolas Ménard, Grande-Bretagne

Mention spéciale: SMALL PEOPLE WITH HATS, Sarina Nihei, Grande-Bretagne

Prix du public Anima 2015 du meilleur court-métrage de la Nuit animée : WURST, Carlo Vogele, Luxembourg

Prix du public Anima 2015 pour le meilleur court-métrage : MYTHOPOLIS, Alexandra Hetmerová, République Tchèque

Compétition nationale de court-métrages

Prix Anima 2015 du meilleur court métrage belge : HET PARADIJS, Laura Vandewynckel

Grand Prix Anima 2015 du meilleur court métrage de la Fédération Wallonie-Bruxelles : DERNIÈRE PORTE AU SUD, Sacha Feiner

Prix des Auteurs Anima 2015 : DEEP SPACE, Bruno Tondeur

Prix Anima 2015 du meilleur court-métrage étudiant belge : HONDENLEVEN, Pieter Vandenabeele

Prix BeTV : HONDENLEVEN, Pieter Vandenabeele

Prix de la RTBF-La Trois : DERNIÈRE PORTE AU SUD, Sacha Feiner

Prix Cinergie : DEEP SPACE, Bruno Tondeur

Compétition des long-métrages

Prix du public Anima 2015 du meilleur long-métrage : EXTRAORDINARY TALES, Raul Garcia, Luxembourg/Espagne, USA

Prix du public Anima 2015 du meilleur long-métrage jeune public : OPÉRATION CASSE-NOISETTES (The Nut Job) de Peter Lepeniotis, USA, Corée du Sud/Canada

Prix BeTV du meilleur long-métrage : GIOVANNI NO SHIMA (L’Ile de Giovanni), Mizuho Nishikubo, Japon

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