Décès de Mireille Darc à l’âge de 79 ans

Mireille Darc, dans L'Homme pressé d'Edouard Molinaro (1977). © ISOPIX/Adel Productions/Irrigazione Cinematografica
FocusVif.be Rédaction en ligne

L’actrice française Mireille Darc est décédée à l’âge de 79 ans dans la nuit de dimanche à lundi, à son domicile parisien, avec Alain Delon à son chevet.

Un carré blond, une spectaculaire robe noire, des films populaires, puis un retour réussi à la télévision. Mireille Darc, actrice emblématique des années 1960-70, réalisatrice, est décédée dans la nuit de dimanche à lundi à Paris, à 79 ans, son ami Alain Delon à son chevet. « Mireille Darc est partie cette nuit, chez elle à Paris. Elle a été très entourée jusqu’au bout par ses proches dont son époux et aussi Alain Delon, présent jusqu’à la fin », a indiqué son agent à l’AFP.

Elle avait formé avec l’acteur un couple très en vue pendant une quinzaine d’années, après leur rencontre sur le tournage de Jeff (1968). Les deux acteurs s’étaient retrouvés sur les planches en 2007 pour jouer Sur la route de Madison au théâtre Marigny.

« Elle s’est endormie (…) après une année de bataille et de souffrance, elle a tellement aimé la vie, elle a vécu d’amour, « cette eau fraîche qui coule dans mes veines » disait-elle », a déclaré son mari, l’architecte Pascal Desprez, dans un message lu sur RTL par Marc-Olivier Fogiel.

Mireille Darc, surnommée « La grande sauterelle » après la sortie du film éponyme en 1967, avait tourné dans une cinquantaine de longs métrages pour le cinéma, dont près d’une quinzaine avec Georges Lautner.

Née le 15 mai 1938, Mireille Aigroz – qui choisit son pseudonyme en référence à Jeanne d’Arc – affiche une ambition à toute épreuve lorsqu’elle débarque à Paris de Toulon en 1959, avec pour bagage un diplôme d’art dramatique du Conservatoire. Entre baby-sitting et mannequinat, la jeune provinciale – « maigre, brune et plate » selon ses propres mots – accepte toutes les propositions, au théâtre comme à la télévision. Silhouette élancée, casque blond platine coupé au carré, la jeune comédienne conquiert rapidement le grand public, avec son allure de vamp garçonne au grand coeur et désinvolte.

En 1963, elle a déjà une dizaine de films à son actif quand elle tourne pour la première fois avec Georges Lautner, qui en fait une vedette avec Des pissenlits par la racine, puis Les Barbouzes un an plus tard. En 1972, la comédie Le Grand blond avec une chaussure noire, d’Yves Robert avec Pierre Richard, la montre dans une robe noire signée Guy Laroche, dénudant largement son dos. Son image de sex-symbol s’installe durablement, l’actrice est volontiers comparée à Brigitte Bardot et même à Marilyn Monroe.

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Liberté et chic français

Elle essaie de changer de registre, avec Les Seins de glace de Lautner en 1974, ou L’Homme pressé d’Edouard Molinaro en 1977. Mais son image de vamp un peu niaise lui colle à la peau.

Avec Delon, elle joue dans plusieurs films dont L’homme pressé, Mort d’un pourri, ou Borsalino. Au début des années 1980 le couple se sépare. Mireille Darc connaît une traversée du désert professionnelle et de gros ennuis de santé. Atteinte depuis l’enfance d’un souffle au coeur, elle subit en 1980 une opération à coeur ouvert, avec implantation d’une valve cardiaque, et sera de nouveau opérée en 2013. Fin 2016, elle restera hospitalisée trois mois, pour deux hémorragies cérébrales consécutives.

Délaissée par le cinéma, Mireille Darc était revenue sur le devant de la scène dans les années 1990 par la télévision, renouant avec la popularité dans des rôles de femme décidée et indépendante dans plusieurs séries comme Les Coeurs brûlés ou Les Yeux d’Hélène.

A la même époque, elle se lance dans la réalisation de documentaires, sur les greffes d’organes, le cancer, la prostitution ou, plus récemment, en 2015, les femmes SDF. Le dernier portait sur l’excision. Il doit être prochainement diffusé sur France 2.

Dès l’annonce du décès de l’actrice, les réactions ont afflué. Brigitte Bardot a confié à l’AFP pleurer sa « petite soeur de cinéma qui avait gardé son âme d’enfant », une femme qui « donnait plus qu’elle ne recevait » et une « délicieuse actrice ». « Longue/mince/belle/frangée de blond/l’oeil rieur elle a incarné la liberté de la femme dans toute sa splendeur. Le chic français », a tweeté Gilles Jacob, l’ancien président du Festival de Cannes. Françoise Nyssen, ministre de la Culture, a salué « une grande figure du cinéma français », « une femme de courage et d’engagement ».

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De Pouic-pouic à La Barbare, la filmographie de Mireille Darc

Les principaux films de la comédienne française, qui a joué dans une cinquantaine de longs métrages.

Les Distractions (Jacques Dupont, 1960)Pouic-pouic (Jean Girault, 1963)Les Durs à cuire (Claude Pinoteau, 1963)Les Barbouzes (Georges Lautner, 1964)La Chasse à l’homme (Edouard Molinaro, 1964)Galia (Georges Lautner, 1965)Du rififi à Paname (Denys de la Patellière, 1965)La Grande sauterelle (Georges Lautner, 1967)La Blonde de Pékin (Nicolas Gessner, 1967)Fleur d’oseille (Georges Lautner, 1967)Week-end (Jean-Luc Godard, 1967)Jeff (Jean Herman, 1969)Gonflés à bloc (Ken Annakin, 1969)Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause (Michel Audiard, 1969)Fantasia chez les ploucs (Gérard Pirès, 1970)Le Grand blond avec une chaussure noire (Yves Robert, 1972)Les Seins de glace (Georges Lautner, 1974)Le Téléphone rose (Edouard Molinaro, 1975)L’Ordinateur de pompes funèbres (Gérard Pirès, 1976)L’Homme pressé (Edouard Molinaro, 1977)Jamais avant le mariage (Daniel Ceccaldi, 1982)Si elle dit oui, je ne dis pas non (Claude Vital, 1983) comme interprète et coscénaristeRéveillon chez Bob (Denys Granier-Deferre, 1983)La Vie dissolue de Gérard Floque (Gérard Lautner, 1986)La Barbare (1989), comme réalisatrice

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