Critique

Critique ciné: Tomorrowland, mission pas possible

Britt Robertson dans Tomorrowland (À la poursuite de demain/Project T) © Disney
Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

SCIENCE FICTION | Brad Bird ne peut sauver du ratage une tranche de SF faussement naïve et vraiment ennuyeuse.

Soyons clairs! Toutes les informations qui avaient été divulguées, ainsi que celles qui avaient filtré malgré la vigilance de Disney, dégageaient un fumet insistant de ratage. L’idée d’adosser le scénario du film à un parc d’attractions maison sentait le rance (on ne refait pas impunément le « coup » de Pirates of the Carribean), et le message positif façon méthode Coué (l’humanité sera sauvée par… l’optimisme) semblait annoncer un propos aussi cucul qu’insistant. Les rumeurs de flop créatif, sinon commercial, fleurissaient sur les réseaux sociaux, poussant les affidés à pondre des prévisions contraires pas forcément marquées du sceau de la spontanéité.

Mais bon, il restait que Brad Bird réalisait la chose, et Brad Bird n’avait jusqu’ici jamais raté de film. Ni même de portion de film! De son Iron Giant signé chez Warner Bros à son premier succès en prises de vue réelles (Mission: Impossible – Ghost Protocol) en passant par The Incredibles et Ratatouille chez Pixar, le talent du natif du Montana s’est révélé puis confirmé avec une belle éloquence. Même si plus d’un élément de Tomorrowland laissait craindre une cata, Bird ne pouvait pas faillir! Sauf que…

Quand l’avenir recule

Un flash-back nous ramène très vite au milieu des années 60, dans l’univers festif de la section futuriste des parcs à thème Disney, Tomorrowland (1), que découvre un gamin plein d’imagination, inventeur d’une machine à voler. Frank Walker va vieillir, perdre ses illusions et acquérir les traits de George Clooney. Une jeune femme enthousiaste, coachée par une petite androïde, viendra le sortir de sa désillusion et le pousser à reprendre foi en un avenir meilleur…

Le film cherche son chemin entre nostalgie trompeuse (l’avenir était-il si merveilleux , en 1964, avec le risque imminent de conflit nucléaire avec l’URSS et l’engagement massif, tout proche, des troupes américaines au Viêt-Nam???) et affirmation que la planète aujourd’hui en grand danger sera sauvée par quelques jeunes rêveurs. Il le trouve plutôt entre placement de produit (Coca-Cola, notamment, dans une scène particulièrement ridicule) et esprit missionnaire relevant au mieux de la secte « gentille », au pire du bourrage de crâne hypocrite. Le plus simpliste des films de Shyamalan prenant en regard la densité complexe d’un traité de Schopenhauer… ˜

De Brad Bird. Avec George Clooney, Hugh Laurie, Brittany Robertson. 2h10. Sortie: 20/05.

(1) Le film sort aux Etats-Unis sous le titre Tomorrowland, en France comme A la poursuite de demain, et en Belgique comme… Project T. Plus compliqué, c’était difficile…

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