Critique

[Critique ciné] Star Wars: The Last Jedi, bien loin des étoiles

Daisy Ridley et Mark Hamill dans The Last Jedi, de Rian Johnson. © Disney/Lucasfilm
Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

SCIENCE-FICTION | Laborieux, sans grâce ni magie, le nouveau Star Wars n’a tout simplement pas le niveau…

Les fans de la saga Star Wars discutent encore, sur les forums spécialisés, du fait de savoir si l’épisode II (Attack of the Clones) est le pire de tous ou si l’épisode I (The Phantom Menace) ne le dépasse pas en médiocrité. La sortie du calamiteux épisode VIII, Star Wars: The Last Jedi, pourrait relancer le débat… C’est qu’il est bien mauvais, le nouveau film d’une saga qu’on pensait pourtant efficacement relancée! Rian Johnson (Looper), un quasi inconnu auquel on a confié tout à la fois l’écriture du scénario et la réalisation, se révèle doublement insuffisant, laborieux dans un récit mal ficelé puis brouillon dans sa mise en image. Succédant directement à l’action de l’épisode précédent (1), l’histoire nous fait suivre d’une part la lutte désespérée d’une Résistance menacée d’extinction par le sinistre et totalitaire Premier Ordre, et de l’autre la quête de la jeune Rey qui veut convaincre Luke Skywalker de lui transmettre son savoir de Jedi. La Force et son côté obscur sont évidemment au centre des multiples dilemmes vécus par les personnages principaux, dont le sombre Kylo Ren, alias Ben Solo, fils de qui vous savez…

Retour sur terre

[Critique ciné] Star Wars: The Last Jedi, bien loin des étoiles

Adam Driver incarne ce dernier personnage avec présence et talent. Lui seul fait preuve d’un peu de profondeur. Même s’il donne parfois l’impression d’avoir la tête ailleurs, peut-être chez Jarmusch, Scorsese ou Soderbergh, pour lesquels il brilla. Le reste de la distribution est pathétique! Daisy Ridley (Rey) possède de la fraîcheur mais a le charisme d’un yaourt. John Boyega (Finn) doit être l’acteur le moins expressif depuis… Mark Hamill, dont l’âge, la barbe et les rides ne font pas d’un coup un comédien de poids. Même le pourtant souvent excellent Oscar Isaac déçoit par son cabotinage frénétique. Quant à Carrie Fisher, tristement décédée en décembre 2016, elle a déjà l’air d’être le fantôme de Leia.

Si la réalisation secouait, impressionnait, emportait dans un flux de spectacle, ces limites de jeu pourraient s’avérer supportables. Mais sur ce plan aussi, Star Wars: The Last Jedi boîte bas. Il est répétitif et lourd, les combats sont dépourvus de dynamique interne, et les articulations entre actions parallèles sont tout sauf élégantes. La laideur de l’image, incompréhensible vu les moyens engagés, n’arrangeant rien au triste tableau. Le ravalement de façade opéré par J.J. Abrams, même s’il avait été moins marquant qu’avec la franchise Star Trek, laissait espérer beaucoup mieux que ce brutal retour sur terre pour une saga dont le dernier spin-off en date, l’épatant Rogue One: A Star Wars Story, surclasse absolument le nouvel épisode officiel.

(1) C’est la première fois dans l’histoire de la saga qu’un épisode est la suite directe, sans ellipse temporelle, de celui qui l’a précédé.

De Rian Johnson. Avec Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac. 2h30. Sortie: 13/12. **

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