Critique

[Critique ciné] Isle of Dogs, un enchantement visuel

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

ANIMATION/AVENTURE | Neuf ans après Fantastic Mr. Fox, Isle of Dogs consacre le retour de Wes Anderson à l’animation en stop-motion.

[Critique ciné] Isle of Dogs, un enchantement visuel

Neuf ans après Fantastic Mr. Fox, Isle of Dogs consacre le retour de Wes Anderson à l’animation en stop-motion. Si le décor a changé -l’histoire se situe au Japon-, l’on est ici en terrain familier, le style du cinéaste texan, reconnaissable entre tous, s’exprimant à plein dans ce récit échevelé. Tout commence lorsque, confronté à une épidémie de grippe canine, Kobayashi, le maire de Megasaki, ordonne la mise en quarantaine de tous les chiens de la ville, expédiés sans plus de ménagement que de considération sur Trash Island, gigantesque décharge à ciel ouvert tenant de l’univers concentrationnaire. Ne pouvant se résoudre à la perte de son fidèle Spots, le jeune Atari, orphelin de douze ans confié à la garde du politicien, s’envole en catimini à destination de l’île afin de le rechercher, entreprise dans laquelle il va recevoir le concours de cinq chiens intrépides survivant vaille que vaille dans le dépotoir: Chief, Rex, King, Boss et Duke. Et d’aller de surprise en surprise, pour découvrir bientôt une vaste conspiration…

L’épatant Fantastic Mr. Fox l’avait démontré: l’animation en volume sied idéalement à l’univers maniériste de Wes Anderson. Porté par une mise en scène aussi inventive que virtuose, Isle of Dogs se révèle ainsi un pur régal pour les yeux, le cinéaste intégrant brillamment la culture nippone à son esthétique, de nombreuses citations à l’appui, tout en saturant chaque plan d’une somme inépuisable de détails qui justifient à eux seuls une seconde vision du film. Soit un enchantement visuel, se prolongeant tout au long d’une fugue exécutée sur un rythme trépidant dans un Japon où cohabitent vision nostalgique et imaginaire futuriste. Dommage, toutefois, que le scénario, n’était sa dimension politique manifeste renvoyant à l’Amérique contemporaine, s’en tienne, pour l’essentiel, à une superficialité toute « cartoonesque ». Sentiment que ne suffisent pas à dissiper l’humour finaud, les traits d’esprit et les excentricités chers à l’auteur: si le plaisir est incontestablement au rendez-vous de Isle of Dogs, l’émotion, elle, n’y filtre que sporadiquement…

De Wes Anderson. Avec les voix (vo) de Bill Murray, Bryan Cranston, Jeff Goldblum. 1h41. sortie: 11/04. ***(*)

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