Critique

[Critique ciné] A Quiet Place, tendu et captivant

Emily Blunt et Millicent Simmonds dans A Quiet Place de John Krasinski. © DR
Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

HORREUR/SCIENCE-FICTION | Dans A Quiet Place, le moindre bruit peut signifier la mort. Un suspense horrifique tendu et captivant signé John Krasinski.

[Critique ciné] A Quiet Place, tendu et captivant

Le moindre bruit peut leur être fatal. Les membres de la famille Abbott ont survécu à une catastrophe planétaire, qui n’a laissé que des lambeaux d’humanité dispersés çà et là parmi les ruines. Mais l’extermination continue, sous les griffes et les dents de créatures extraterrestres certes aveugles mais réagissant au moindre son avec une vitesse et une violence extrêmes. Alors chut! On se déplace pieds nus, on mange en silence, on ne laisse rien tomber sur le sol dans la maison isolée où les Abbott s’efforcent de vivre unis, de sourire, de se protéger les uns les autres. Lee, le père, se veut leader, force tranquille et en même temps prêt à tout sacrifice pour préserver les siens. Même s’il n’a pas pu sauver Marcus, le cadet des enfants, pas assez grand pour comprendre… Evelyn, la mère, affiche un courage à toute épreuve et porte dans son ventre la promesse d’une nouvelle vie. Regan, leur fille adolescente, se retient pour exprimer une révolte et un sentiment de culpabilité qui la ronge. Et il y a ce bébé qui vient, qui va devoir naître sans pousser de cri, sans pleurer, pour ne pas attirer les monstres… De quoi générer un suspense prenant et quelques moments de pure panique évidemment attendus par les fans de (bon) cinéma de genre.

Au féminin

A Quiet Place s’inscrit d’évidence dans la voie très et même trop fréquentée des films de survie post-apocalyptiques plaçant un petit groupe de survivants sous la menace de zombies ou d’aliens. Le film dont il se rapproche le plus est néanmoins le brillant et fascinant Signs (2002) de M. Night Shyamalan, dans lequel une famille de fermiers se trouvait confrontée à des visiteurs venus de l’espace et dont la dangereuse présence mettait à l’épreuve leurs liens intimes, leur capacité à s’unir par-delà des tensions ordinaires portées à incandescence par le péril extérieur. John Krasinski, co-scénariste, réalisateur et acteur principal de A Quiet Place, n’a pas la maîtrise formelle et le sens de l’étrange de Shyamalan. Mais il sait mener un récit, creuser l’humanité de personnages dépassant les clichés du genre pour laisser entrevoir la profondeur qui nous attache à eux. Cette empathie est particulièrement bien portée par Emily Blunt (Sicario, The Young Victoria, The Girl on the Train), qu’on n’attendait pas forcément sur le terrain horrifique mais qui crée un personnage de mère courage riche en émotions, réservant au spectateur quelques belles surprises à l’heure de clore les débats. La femme est l’avenir de l’homme, à Hollywood comme ailleurs désormais… Pas de chance pour l’envahisseur venu des étoiles, que son ouïe super-développée aurait dû rendre attentif à la rumeur du monde!

De John Krasinski. Avec John Krasinski, Emily Blunt, Millicent Simmonds. 1h30. Sortie: 09/05. ***(*)

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content