Cannes: Solo: A Star Wars Story fait le job, sans plus

L'équipe de Solo: A Star Wars Story sur les marches de Cannes. © REUTERS/Stephane Mahe
Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

Retour aux fondements kasdaniens avec le spin-off consacré à la jeunesse du personnage de Han Solo, mélange efficace mais relativement attendu de fun et d’action.

Cannes, jour 8, à un jet d’Ewok des marches. Pour les plus acharnés, le temps du poireautage est plus long que le film lui-même (un petit 2h15, quand même…). Beaucoup d’appelés mais peu d’élus à la grand-messe Star Wars en cette soirée de gala, se murmure-t-il sur la Croisette. Même pour la presse. Dans la file, l’excitation, palpable, pousse à tirer des plans sur la comète Solo. On prend les paris sur le schéma narratif de l’objet, on anticipe l’apparition de certains personnages, on y va d’une exhortation à l’ironie maintes fois rabâchée du genre « Que la Force soit avec toi » ou d’une blagounette gentiment scatologique façon « J’essuie ton père« . Bon esprit. La cohue, la vraie, n’aura finalement jamais lieu.

« Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine… » On se souvient qu’en 2016 Rogue One, premier spin-off de la franchise, situait son action tout juste avant les événements du matriciel A New Hope de 1977. Solo remonte encore un peu plus loin dans le temps, cueillant le jeune Han dans les rues de sa planète natale, Corellia, où il se bat pour sa survie et rêve de voler dans les étoiles. Origine du patronyme Solo, rencontre chahutée avec Chewbacca, naissance de son amitié en dents de scie avec Lando Calrissian… D’emblée dans le vif du sujet, le film déroule ses passages obligés de façon assez attendue. Côté casting, si Donald Glover (alias Childish Gambino, créateur de la série Atlanta) tire incontestablement son épingle du jeu en Lando, Alden Ehrenreich (révélé par Francis Ford Coppola dans Tetro puis Twixt) évoque un jeune Brad Pitt en léger déficit de charisme dans le rôle de la tête brûlée Solo. Même si le kid tient le choc. Tout comme Emilia Clarke (la Khaleesi de Game of Thrones), honnête dans celui de la nouvelle tête Qi’Ra.

Annoncé comme l’épisode le plus drôle de la saga, le deuxième dérivé de la franchise en est en tout cas probablement le plus « goofy », raccord en cela avec la vision du scénariste historique Lawrence Kasdan, qui n’a jamais caché sa préférence pour le personnage de Solo. Rythmé, fun, léger, efficace, très orienté action, ce nouveau space opera aux accents prononcés de western manque pourtant sans doute un chouïa de coffre et surtout d’impertinence. Ce qui fait regretter le débarquage en plein tournage du tandem de réalisateurs Phil Lord et Chris Miller (The Lego Movie, les films 21 et 22 Jump Street, la série The Last Man on Earth) au profit du vétéran Ron Howard. Ce dernier signe quelques bons gags (la scène de la douche) et quelques clins d’oeil bien placés (la présence à nouveau, même si tardive, de Warwick Davis -logique, somme toute, venant du réalisateur de Willow…) mais s’en tient le plus souvent au côté le plus sage de la farce, quand il ne donne pas carrément dans l’humour involontaire (la dernière réplique de Woody Harrelson, risible). Digne mais jamais essentiel, le divertissement multiplie en outre les allusions appuyées à la planète Tatooine et donc à un Jabba the Hutt qui, ici, n’apparaît pas. De quoi parier, il fallait s’y attendre, sur un retour prochain de Han en solo sur les écrans.

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