Jean-François Pluijgers

Cannes, le film du jour (10): The Last Face de Sean Penn, navet embarrassant

Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

On pensait que la compétition avait touché le fond avec Juste la fin du monde, de Xavier Dolan; on n’avait toutefois pas encore vu The Last Face, de Sean Penn, de retour à Cannes avec la casquette de réalisateur quinze ans après The Pledge.

Se déployant du Libéria au Soudan avec des détours par la Suisse et l’Afrique du Sud, le film confronte la relation amoureuse passionnée de deux médecins humanitaires (Charlize Theron et Javier Bardem) au chaos et à la violence des guerres civiles ravageant l’Afrique. Le pitch avait de quoi laisser dubitatif, le carton d’ouverture enfonce le clou douloureusement. Si les intentions de Sean Penn étaient sans doute généreuses, leur mise en oeuvre s’avère au mieux maladroite sinon déplacée, le réalisateur alignant les poncifs et effets grandiloquents comme à la parade, jusqu’à transformer ce mélodrame bourrin en comédie involontaire (Jean Reno, en particulier, se paye quelques dialogues pas piqués des hannetons, comme un déjà culte « c’est pas choper, c’est aimer », et Adèle Exarchopoulos n’est guère mieux servie). Qu’un tel navet ait pu figurer en compétition dépasse l’entendement; en un mot comme en cent, embarrassant.

La piste aux étoiles

A deux jours de la fin du festival, Toni Erdmann, de Maren Ade (3.7 étoiles), a toujours les faveurs du panel de critiques internationaux réuni par Screen. Suivent, dans l’ordre, Paterson, de Jim Jarmusch (3.5), Aquarius, de Kleber Mendonca Filho et Sierranevada de Cristi Puiu (3.0), et Baccalauréat, de Cristian Mungiu (2.9). Côté français, Toni Erdmann (6 Palmes) précède Baccalauréat et Ma loute, de Bruno Dumont (4), suivis de trois ex-aequo: Loving, de Jeff Nichols, Julieta, de Pedro Almodovar, et… Juste la fin du monde, de Xavier Dolan (3).

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