Cannes: « Girl » du Belge Lukas Dhont remporte la Caméra d’or

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FocusVif.be Rédaction en ligne

Révélation du 71e Festival de Cannes, le film « Girl » du jeune cinéaste belge Lukas Dhont a reçu samedi soir la Caméra d’or, récompensant un premier film, toutes sections confondues.

Le film, sur une adolescente née garçon qui rêve de devenir ballerine, a déjà valu un prix d’interprétation dans la section Un Certain Regard à Victor Polster, 16 ans, et a aussi reçu vendredi la Queer Palm, qui prime un film des sélections cannoises pour son traitement des thématiques altersexuelles.

« Ce qui m’intéresse, c’est montrer des personnes qui ne sont pas dans les normes classiques du masculin et du féminin. (…) Le cinéma est un moyen intéressant d’en parler », avait confié à l’AFP le réalisateur de 26 ans, lauréat de la Cinéfondation 2016, pépinière de talents du Festival.

« Cette lutte intérieure incroyablement courageuse m’a profondément ému. J’en ai eu connaissance par un article de journal en 2009 alors que je démarrais mes études de cinéma. J’ai décidé aussitôt que ce serait le thème de mon premier film », a-t-il expliqué.

Au-delà du portrait, le film a une portée documentaire en montrant les étapes de l’ardu parcours de réassignation sexuelle, du traitement hormonal à la chirurgie.

L’autre révélation du film est son acteur, Victor Polster. Pour ses premiers pas au cinéma, il livre une véritable performance en incarnant Lara lancée en même temps dans une éprouvante réassignation sexuelle et l’apprentissage exigeant de la danse classique.

« L’histoire de Lara m’a touché même si elle n’était pas évidente à jouer. J’ai tout de suite admiré le personnage, cette héroïne prête à tout pour atteindre ses buts », racontait Victor Polster.

Il connaît tous les sacrifices de la danse classique car il est élève du Ballet royal d’Anvers (Belgique) depuis deux ans. Pour le film, l’adolescent s’est transformé physiquement, apprenant à rendre sa gestuelle plus féminine, jusqu’à modifier sa voix avec les conseils d’un orthophoniste.

« J’espère que le film permettra de combattre les idées reçues. Pour les personnes dont le corps n’est pas conforme à leur identité, ce n’est pas un choix », dit Victor Polster qui, lors du Festival, s’est livré pour les photographes à un acrobatique grand écart, juché sur un pupitre.

Cette année, dix-neuf films étaient en lice pour la Caméra d’or et le jury était dirigé par la réalisatrice suisse Ursula Meier, qui a salué lors de la remise du prix l' »immense délicatesse et une puissance » du film.

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