Betancourt et Bettencourt s’invitent au cinéma

Les affaires Betancourt et Bettencourt ont secoué l’actualité de cette année. Au point que des producteurs programment de les adapter sur nos écrans.

L’une s’appelle Ingrid Betancourt et a passé 6 ans de captivité dans la jungle colombienne, l’autre s’appelle Liliane Bettencourt et a défrayé la chronique avec l’affaire Woerth-Bettencourt. Deux noms semblables pour deux histoires très différentes mais qui ont encore un autre point commun : elles ont tellement retenu l’attention que des producteurs veulent les adapter au cinéma.

Ingrid Betancourt : l’otage des FARC

En 2002, Ingrid Betancourt est capturée par les FARC. Ses relations amicales avec le ministre français des Affaires étrangères et futur premier ministre, Dominique de Villepin, donnent une dimension énorme à cet enlèvement. Toute la France est à l’affût de la moindre nouvelle concernant l’otage franco-colombienne. En 2003, Dominique de Villepin décide seul d’une première opération de libération. Il n’informe ni le ministre de la Défense, ni le Premier ministre, ni le président de la République français, et c’est l’échec. Il faut attendre encore quatre ans pour voir l’espoir renaître. Un otage des FARC parvient à s’échapper et donne des informations importantes sur l’endroit où est peut-être détenue Ingrid. Une vidéo de l’otage ainsi qu’une lettre adressée à sa mère sont rendues publiques, ce qui accroît la sympathie du peuple français pour la captive. C’est finalement le président Nicolas Sarkozy qui lance deux appels aux FARC pour la libération de l’otage franco-colombienne. Ce n’est pourtant que le 02 juillet 2008 qu’Ingrid Betancourt est libérée par une opération de l’armée nationale colombienne. Elle est reçue en véritable symbole de la résistance à son retour en France.
Mais ce n’est pas ce scénario, pourtant digne d’un film d’action ou d’un thriller, qui a inspiré les producteurs. Deux projets sont en cours, tous les deux basés sur des livres.
D’abord, le propre ouvrage d’Ingrid Betancourt, Même le silence a une fin, a retenu l’attention de Kathleen Kennedy. La productrice y voit un longmétrage partant du propre regard d’Ingrid sur sa captivité. Et on peut s’attendre à une déferlante de moyens pour ce film. En effet, K. Kennedy est derrière des méga-productions comme E.T., La guerre des mondes ou encore Indiana Jones.
Ensuite, le livre de Juan Carlos Lecompte, l’ex-mari de l’otage, a aussi donné naissance à un projet d’adaptation. Le film basé sur son premier roman, Au nom d’Ingrid, veut mettre en avant les milliers d’autres otages encore détenus dans le monde à travers le combat de ce mari qui fait tout pour retrouver sa femme. Malgré les révélations intimes de son ex-mari dans la presse, le film ne devrait pas trop se pencher sur leur vie sentimentale. Pour le moment, les producteurs ne savent pas encore si l’adaptation se fera plutôt sous forme de film ou sous forme de série.
Mais pour ce qui est de leur sortie, on est loin de pouvoir donner une date. Les deux projets en sont au stade de l’écriture d’un scénario. Aucun tournage n’est encore prévu et aucun acteur n’a été officiellement désigné pour interpréter l’un des rôles clefs.

Bettencourt : Parce qu’elle le vaut bien

L’héritière de l’Oréal a beaucoup fait parler d’elle cet été. Retour rapide sur le début de l’histoire. Le 16 juin 2010, le majordome de Liliane Bettencourt diffuse des enregistrements clandestins de la première actionnaire du groupe l’Oréal. Ils laissent deviner que la riche héritière est coupable de fraude fiscale. Et ce n’est pas tout, Eric Woerth, l’ancien ministre du travail, serait aussi pris dans un conflit d’intérêt concernant la gestion de la fortune de Liliane Bettencourt. Dernier rebondissement, un financement illégal de la campagne de Nicolas Sarkozy serait aussi à prouver.
Commence alors une folle histoire au scénario rocambolesque. Violation du secret des sources, ordinateurs de journalistes volés ou encore deux juges qui ne savent pas se sentir, le canevas de l’histoire est tout tracé. Il ne reste plus qu’à trouver des acteurs capables d’interpréter au mieux les protagonistes de l’histoire. Et là deux versions s’opposent.
D’abord une version très décalée de l’affaire sera réalisée par Edouard Baer. Avec Jean Rochefort dans le rôle de l’héritière, on ne peut s’attendre qu’à une comédie qui va faire chauffer nos zygomatiques.
Le long métrage devrait s’appeler Frais de Riches mais le tournage semblerait n’être prévu que pour 2011. En attendant, une bande annonce semble déjà être en préparation.
Ensuite, une version beaucoup plus sérieuse est prévue par le réalisateur d’OSS 117, Michel Hazanavicius.
Parce que je le vaux bien devrait être tourné l’été prochain. Produit par Thomas Langmann (Astérix aux Jeux Olympiques, Mesrine, …), cette version devrait coller beaucoup plus à la réalité. Dans le rôle de l’héritière de l’Oréal, on retrouvera probablement Jeanne Moreau. A ses côtés, Julie Depardieu incarnera sa fille et Benoît Poelvoorde sera le photographe François-Marie Banier.

Outre les deux affaires Betancourt/ Bettencourt, on se rappelle aussi de la récente proposition d’adaptation de l’histoire des mineurs chiliens par Brad Pitt. Les 33 rescapés n’ont pas encore cédé les droits de leur histoire mais plusieurs millions seraient déjà sur la table. Selon El Mercurio, un quotidien chilien, la compagnie de Brad, Plan B, proposerait aussi aux désormais célèbres chiliens d’interpréter leur propre rôle dans le film. Et les autres sollicitations ne manquent pas, au point que les 33 anciens « enterrés vivants » ont été obligés de créer une association pour défendre leurs intérêts et gérer toutes ces propositions.

Céline Sohier (Stg)

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